#je me demande s'il en a parlé à son frère!
Explore tagged Tumblr posts
Text
C'est pas vraiment l'image de marque la plus prestigieuse. Je te parle de quelque chose de particulièrement traumatisant et toi tu aurais voulu que je te partage ça ? J'essayais de t'épargner, Dannika.
Je sais pas. J'ai l'impression que ça apporte du plaisir aux gens les yaourts. Il y a pire comme association! Tu ne vois pas ça sous le bon angle, Malone. Il aurait fallu partager ton traumatisme! Je suis sûre qu'on aurait pu en rire tous les deux.
Oops?
Il semblerait que je l'ai encore fait... J'ai osé toucher l'épaule de mon garde du corps et maintenant la toile s'est enflammée. Pitié dîtes-moi que ça va s'essoufler plus vite cette fois-!
#convo#convo: malone#ooc. je vais m'y accrocher mdrrr#on peut sentir son choc d'ici freigehjgriogr#cela dit c'est compréhensible mdrr#je me demande s'il en a parlé à son frère!
41 notes
·
View notes
Text
A.
Étudiant - 25 ans - français - verseau
Salut A. Alors...
Avec A. c'était drôle, profondément drôle.
La première fois que nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes rejoins dans le café en bas de chez moi. Je lui avais envoyé une lettre pour lui donner rendez-vous. Cette lettre comportait un dessin qui représentait un pigeon en train de boire du thé. Au dos de l'enveloppe y était inscrit "le pigeon" comme si l'un de nous deux le représentait. Nous nous sommes retrouvés au café.
Nous avons énormément parlé. A. est interessant parce qu'il gravite dans le même secteur d'activité que moi. C'est passionnant. Nos échanges sont forts, profonds, nous parlons énormément de mode et de nos professions respectives, en se comparant, en se montrant, en se challengeant. c'est rigolo, parce qu'avec A. c'était facile. Nous sommes devenus très rapidement amis. Nous sommes rentrés chez moi ce soir la, nous avons couché ensemble. Ce n'était pas forcement bien, pas forcement mal. Mais nous avons terriblement ri comme si nous étions des frères et soeurs qui se chamaillaient. Avec A. je parle énormément, c'est devenu mon meilleur conseiller. Nous avons décidé que notre relation serait exclusivement une relation "d'amis sexuels" - ce que j'apprécie beaucoup. Cela décoince beaucoup de choses. Nous communiquons quasiment tous les jours. Il prends soin de moi, fais attention à moi comme s'il m'aimait suffisamment pour ca. A. est spécial. Il a un coeur de pierre. Il ne ressent aucunes émotions et pourtant je me demande encore comment il fait pour développer une attache avec moi. Il me répète toujours qu'il partira, et tous les jours c'est lui qui m'écris le plus. J'aime lui raconter mes histoires, mes copains, mes copines, mes histoires sexuelles, mon travail. A. me donne son quotidien et je lui donne le miens en retour.
A vrai dire pour l'instant, à part la définition de ce qu'est le couple, il n'y a pas grand différence. A. je te garderai près de moi. Et comme tu aimes le dire, des que je tombe amoureuse de quelqu'un, tu t'en iras. Comme si tu ne méritais pas que l'on tombe amoureux de toi. A. je t'embrasse, Tu es simple, facile, réconfortant, beau, intelligent et tu me fais du bien. 05-23 C.
3 notes
·
View notes
Text
🔵🟡UNE RÉVÉLATION DIVINE DE L'AMOUR DE DIEU (2015)🔵🟡
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Nous prions à la maison avec Zipporah et mon mari quand Dieu nous a donné cette incroyable révélation de son amour.
Pendant que nous prions, soudainement j'ai ressenti l'amour de Dieu d'une manière très puissante. Immédiatement la mémoire de ma famille terrestre a été effacée de mon esprit.
J'avais complètement oublié que j'avais des parents terrestres ou même des frères et sœurs. À ce stade, personne n'avait à me dire que je suis un enfant de Dieu. J'avais l'impression que Dieu était mon seul Père et que j'étais énormément aimé par Lui !
J'ai compris que je venais de Lui et Il m'a juste envoyé ici sur terre pour accomplir sa mission puis retourner vers Lui.
J'ai compris que le paradis est ma maison et je viens de venir sur terre pour un but. Ceci est pour tout enfant de Dieu.
J'ai vu le ciel s'ouvrir sur moi et j'ai vu que je pouvais avoir un contact direct avec mon Père à ma discrétion et j'ai vu qu'il veillait intensément sur moi pendant que j'étais sur terre, en s'assurant que Le Seigneur m'a rappelé ses paroles dans Matthieu 7:9-11 où Il dit,” si vous êtes alors méchant savez comment donner de bons cadeaux à vos enfants, combien de plus votre Père céleste donnera-t-il de bons cadeaux à ceux qui Lui demandent ? ”
Nous pensons généralement qu'il est plus facile de demander des choses à nos parents terrestres que de demander à Dieu dans la prière.
Mais si nous comprenions combien il nous aime, nous saurions qu'il est encore plus disposé que nos parents à nous donner ce que nous demandons. Cette écriture est devenue si réelle pour moi. Dieu nous aime plus que nos parents terrestres.
Nous ne Le forceons pas à nous donner ce que nous demandons, Il nous les donne parce qu'il nous aime.
Mon Père m'a parlé et m'a dit : « Vous n'avez aucune raison de vous sentir mal-aimé, aucune raison de craindre ou de vous inquiéter, vous n'avez aucune raison de vous sentir abandonné, parce que vous êtes grandement aimé et protégé par votre Père. "Je me sentais si en paix.
Je me sentais tellement aimé, chéri, protégé par mon père. Puis j'ai vu le roi Jésus. Il était habillé comme un roi très riche et se tenait dans un palais extrêmement beau. Il avait des piliers très hauts, tous blancs pur, avec de l'or sur les bords. Ça semblait exquis. Plus que beau.
Immédiatement, j'ai vu cet endroit où je me sentais malade à J'avais l'impression que cet endroit était à la maison et que j'avais été loin de chez moi pendant très longtemps et que j'avais hâte d'y retourner. Et soudainement, je me sentais comme la royauté, comme une princesse, comme l'unique enfant d'un roi très riche. Je me sentais tellement gâtée. Bien que nous soyons nombreux, chaque enfant de Dieu jouit d'une relation avec Lui comme s'il était enfant unique, attirant toute son attention.
Mon père m'a dit :
"Tu appartiens au Royaume céleste. Le Royaume terrestre est bien en dessous du nôtre. Alors ne suivez jamais les normes de la terre car elles sont beaucoup inférieures aux normes célestes. Habillez-vous comme nous nous habillons dans notre Royaume, ne vous habillez pas comme le royaume terrestre. Parlez comme nous parlons dans notre Royaume. Tu es Mon ambassadeur sur terre, Fais tout selon les normes de notre Royaume. ”
Ma sœur Zipporah m'a dit que quand elle m'a regardé, elle m'a vu porter des vêtements dorés ! Quand j'ai regardé, j'ai vu que ZIpporah et mon mari étaient habillés en vêtements royaux ! J'ai vu le drapeau de notre royaume être hissé haut. Il continuait d'aller plus haut et était de rouge cramoisi, ce que j'ai compris pour représenter le sang de Jésus-Christ.
Le Seigneur Dieu, mon Père m'a parlé et m'a dit : "Ne vous sentez jamais mal aimé ou abandonné. Tu es la prunelle de mes yeux. Je suis jaloux pour toi Tout ce qui vous touche, me touche. » Le Seigneur continua, « Vous êtes un aigle et vous appartenez aux cieux, ne mangez donc pas ce qui se trouve en dessous, mangez de Ma main. ”
Il m'a demandé : "Êtes-vous prêt à vous envoler vers les cieux ? ”
J'ai dit : "Oui Seigneur. Je suis prêt pour tout ce que tu veux faire de ma vie. ”
J'ai vu deux aigles blancs voler autour des piliers du palais que j'avais déjà vus.
Puis il m'a dit,” Je veux te montrer de grandes choses. Concentrez-vous sur moi. Laissez-moi être celui que vous cherchez. Pas un don spirituel ou une révélation, mais moi. Si vous cherchez un don de prophétie ou de guérison ou une révélation, vous ne Me trouverez pas. Mais si vous Me cherchez, vous trouverez tout. Cherchez et trouvez Dieu. »
La plupart du temps quand on prie, si la lumière remplit la pièce, elle vient d'en haut puis remplit toute la pièce.
Mais cette fois-ci, Zipporah a vu la lumière venant de nous et remplit toute la pièce.
Le Seigneur a dit : « Quand tu es rempli de la vie de Dieu, tu es transformé et tu deviens comme Lui. »
J'ai vu Jésus rempli de tant de lumière. Son corps semblait être fait de lumière.
Pendant que je priais, il a commencé à me remplir jusqu'à ce que ce soit comme s'il faisait partie de moi, pas seulement à l'intérieur, mais je pouvais voir sa lumière pénétrer tout le chemin. Puis mon Père m'a dit : "tu dois être rempli de Jésus jusqu'à ce qu'il remplisse complètement ta vie. Puis tu deviens comme Jésus. Union parfaite. ” Le Seigneur a montré cette illustration à ma sœur. Elle a vu un chrétien marcher dans la rue. Parce que cette personne était tellement remplie de Jésus, quand le démon incarné l'a regardée, ils ont vraiment vu Jésus marcher dans les rues. Ils s'écriaient : « Jésus est-il revenu ?! ”
Il a dit à ma sœur : « Quand tu seras rempli de la vie de Dieu, Jésus sera vu en toi à l'intérieur et à l'extérieur. Notre Père céleste lui a dit, plus vous Me connaissez et commencez à comprendre qui je suis, l'obéissance débordera de vos cœurs. » Elle a ensuite vu l'obéissance couler du centre de son cœur comme une inondation précipitée.
Le Seigneur a dit : "Quand tu Me connais, tu M'obéiras, non pas à cause des règles écrites, mais ça coulera juste du fond de ton cœur. L'obéissance sera normale pour toi.
LES TEMPS SONT FINIS
PAR RACHAEL ABIGAIL MUSHALA
0 notes
Text
Question Cher Père Angel, J'ai récemment eu une dispute avec certaines personnes. Ils soutiennent que lorsque Jésus, parlant de l'Église dit : « les puissances de l'enfer ne prévaudront pas sur elle », il se réfère à l'Église du Ciel et non à l'Église en tant qu'institution sur Terre. Ainsi, selon eux, l'Église pourrait disparaître avec la Terre entière en raison d'une éventuelle guerre nucléaire (cet exemple a été donné). Mais en est-il vraiment ainsi ? Je n'y crois pas et j'étais très perplexe. Ensuite, ils ont soutenu qu'un prêtre doit également donner la communion aux personnes qui sont publiquement en état de péché mortel. Je demande votre avis et vous remercie d'avance. Avec amour. Ricardo. Cher Ricardo, 1. Le Seigneur parle à Pierre et vient de lui dire : "Et je te le dis : tu es Pierre et sur ce roc je bâtirai mon Église et les puissances de l'enfer ne prévaudront pas sur elle" (Mt 16,18) . L'Église que le Seigneur bâtit est celle de la terre. Et il le fonde sur la pierre (kefa en hébreu) qui est Pierre (kefa). Saint Jean Chrysostome commente : « C'est-à-dire que sur cette foi et sur cette confession je bâtirai mon Église. Des paroles qui montrent clairement que beaucoup croiront à la même chose que Pierre a confessée, et qui élève son esprit et fait de lui un berger" (Commentaire sur Matthieu 16:18). Ainsi, le Seigneur parle de l'Église qui vit sur la terre. Entre autres choses, au moment où Jésus a parlé, l'Église céleste n'était pas encore là, c'est-à-dire l'assemblée des saints. 2. Concernant les mots : "Les puissances de l'enfer ne prévaudront pas sur elle" Saint Cyrille d'Alexandrie, un père de l'Église du 4ème siècle, commente : "Selon la promesse du Christ, l'Église apostolique de Pierre reste pure de toute séduction et couverte de tout hérétique attaque, et surtout les gouverneurs et les évêques et surtout les primats de l'Église et ses pontifes, dans sa foi la plus complète et dans l'autorité de Pierre. Et tandis que certaines églises ont été marquées par les fautes de quelqu'un, elle seule règne de manière définitive en imposant le silence et en fermant la bouche à tous les hérétiques ; et nous, si nous ne sommes pas induits en erreur par une sotte présomption de notre salut, ni enivrés par le vin de l'orgueil, confessons et proclamons avec lui la vérité et la sainte tradition apostolique dans sa forme authentique » (Lib. Thesauri). 3. Les personnes vivant en état de péché public ne peuvent recevoir la Sainte Communion. Voici ce que dit le Code de droit canonique : "Peut. 915 - Ceux qui sont excommuniés et interdits après l'imposition ou la déclaration de la peine et d'autres qui persévèrent obstinément dans le péché grave manifeste ne sont pas admis à la communion sacrée. 4. Et c'est ce que saint Thomas enseigne aussi : «En ce qui concerne les pécheurs, il faut distinguer. Certains sont occultes ; d'autres affiches ou pour la preuve des faits, comme les usuriers publics et les voleurs ; ou par la sentence d'un tribunal ecclésiastique ou civil. Eh bien, les pécheurs manifestes ne doivent pas recevoir la Sainte Communion, même s'ils la demandent. Saint Cyprien écrit à ce propos : « A cause de votre bonté, vous avez cru devoir me demander mon avis sur les acteurs et sur ce magicien qui, établi parmi vous, continue encore son honteux métier : s'il fallait leur donner la communion comme aux autres chrétiens. Je pense qu'il rejette à la fois la majesté divine et la discipline évangélique de laisser la sainteté et l'honneur de l'Église être contaminés par des contagions aussi viles et infâmes » (Epist. 61). Au lieu de cela, si les pécheurs ne sont pas connus mais cachés, on ne peut pas refuser la Sainte Communion quand ils la demandent. Car, puisque tout chrétien est admis à la table du Seigneur du fait qu'il e
st baptisé, son droit ne peut lui être retiré que pour un motif manifeste. Pour cela, commentant les paroles de saint Paul : « Si l'un d'entre vous se dit frère, etc. (1 Co 5, 11), saint Augustin déclare : "Nous ne pouvons exclure personne de la communion, sauf dans le cas où il a avoué spontanément sa culpabilité, ou a été jugé et condamné par un tribunal ecclésiastique ou civil" (Glossa P Lombard ). Cependant, le prêtre conscient de la faute peut admonester le pécheur caché en privé, ou généralement avertir chacun en public de ne pas s'approcher de la table du Seigneur avant de s'être repenti de ses péchés et d'avoir été réconcilié avec l'Église. En effet, après la repentance et la réconciliation, la communion ne peut être refusée même aux pécheurs publics, surtout au moment de la mort. Si bien que dans un concile de Carthage on lit : « La réconciliation ne doit pas être refusée aux hommes de théâtre, acteurs et autres gens du même acabit, ainsi qu'aux apostats » (Somma theologica, III, 80, 6). Je vous souhaite bonne chance, je vous rappelle au Seigneur et je vous bénis. Père Angelo.
0 notes
Text
"On ressort essoré de la lecture d'Une poupée en chocolat (la Découverte). L'essai de la cinéaste, sociologue et militante afroféministe Amandine Gay, consacré aux enjeux de l'adoption, est bien plus qu'un simple compte rendu de recherche historique et sociologique. Sur le fond, d'une part, elle pose, de façon précise et méthodique, tous les tenants et aboutissants de cette démarche qui n'est jamais réellement questionnée pour mettre en lumière les rouages politiques et les systèmes de domination qui sont à l'oeuvre, comme elle l'a déjà fait dans son film documentaire Une histoire à soi, sorti en salles début juillet. Sur la forme, d'autre part, car Une poupée en chocolat peut aussi se lire comme une autobiographie qui captive de la première ligne jusqu'aux bouleversantes dernières pages. Son histoire est celle d'une fille noire adoptée après sa naissance sous X en 1984 par un couple blanc. Malgré tout l'amour de ses parents et leur conscience, plutôt aiguisée pour l'époque, des enjeux d'une adoption transraciale, ça ne l'a pas empêché d'en subir les conséquences systémiques.
Vous dites que l’adoption transraciale est avant tout une expérience de la dépossession, des communautés, des familles et des cultures d’origine…
J'ai grandi pendant les années 80-90 dans la campagne lyonnaise où mon frère et moi étions les deux seuls noirs. Donc une de mes premières expériences de ce que c'est qu'être noire, ça a été le racisme. J'ai d'abord été définie dans le regard des autres par des pratiques de discrimination et des propos insultants. Quand on dit que l'adoption transraciale peut être dommageable aux enfants racisés, on parle de ça. D'abord on vous projette des insultes et des représentations négatives et, ensuite, vous devez partir à la recherche de ce que sont vos origines culturelles, de ce que c'est qu'être noire au sein des communautés noires. Et là, on arrive au deuxième obstacle : il vous manque les références. On se rend compte alors qu'on a été coupé de nos communautés d'origine. C'est possible d'y revenir et je me sens aujourd'hui tout à fait acceptée, mais adolescente, ce n'était pas la même chose.
J'ai toujours cette peur d'être découverte comme une «fausse noire». Ces questions d'identités, ce ne sont pas des enjeux théoriques. Il s'agit vraiment de comprendre où on se place. Et puis, il y a le fait de grandir dans un milieu qui se traîne une histoire esclavagiste et une histoire coloniale non résolues. Toutes ces représentations extrêmement stéréotypées qui circulent à l'encontre des noirs en France, et des femmes noires en particulier, avec la fétichisation sexuelle par exemple, normalement, ça demande une de préparation. C'est à ça que servent les familles racisées. La socialisation raciale, c'est un apprentissage où on va, au fur et à mesure, vous distiller des informations
L'exemple le plus concret, c'est celui des contrôles d'identité où il faut apprendre aux garçons noirs le comportement à tenir et le fait de ne jamais sortir sans ses papiers. Jusqu'à récemment, quatre ou cinq ans peut-être, les parents blancs n'avaient pas du tout conscience que leur garçon, à partir du moment où il ne serait plus identifié comme un enfant, serait en danger dans l'espace public. Et il est de leur devoir de lui donner les clés.
Un des points importants que vous développez dans votre livre, c’est celui de la justice reproductive. De quoi s’agit-il ?
C'est un concept créé en 1994 par un collectif de femmes noires, latinas et autochtones aux Etats-Unis, juste avant la conférence du Caire sur les droits reproductifs. L'idée, c'est qu'on ne peut pas penser les droits reproductifs sans les lier aux questions de justice sociale, de droits civiques. L'exemple typique pour la France, c'est que dans les années 60-70, quand les femmes françaises blanches militent dans l'Hexagone pour l'accès à la contra- ception et à l'avortement, les femmes de la Réunion subissent des stérilisations forcées.
Si on pense les droits des femmes en disant uniquement qu'on doit avoir accès à la contraception et à l'avortement, on oublie d'autres femmes, racisées, dans d'autres territoires, qui ne sont pas confrontées aux mêmes pro- blématiques. A partir de cette vision-là, du fait qu'on ne peut pas décorréler les questions de santé, d'écologie, de racisme, de validisme ou de sexisme, on peut commencer à expliquer politiquement certains phénomènes comme l'adoption. Un mineur, un enfant, un bébé, ne se retrouve pas isolé de sa famille de naissance par magie. Il y a un contexte très spécifique, des histoires, un cadre.
A propos de la naissance sous le secret, par exemple, s'il y a un point commun entre toutes les mères de naissance, c'est qu'elles sont pauvres et précaires. On ne peut pas comprendre ce qui se passe si on n'a pas conscience que c'est justement inscrit dans tous les systèmes de domination à l'oeuvre. La famille n'est pas une institution isolée du reste de la société. Au contraire. C'est peut-être même l'endroit central où se jouent dès le départ toutes les inégalités systémiques et toutes les formes d'oppression. Ces femmes qui ont accouché sous X sont pour vous les grandes absentes des débats sur l'adoption C'était important pour moi de donner de la place dans mon livre aux mères de naissance. Il n'y a pas de mineur isolé candidat à l'adoption s'il n'y a pas une mère. Qui est cette personne ? Quand on dit s'y intéresser, c'est pour créer les conditions pour qu'elle se sépare de son enfant, parce qu'il y a des gens qui attendent pour l'avoir. Sur le long terme, on ne s'intéresse pas aux mères de naissance. Est-ce que la séparation est la meilleure solution sur le long terme ? Qui est retourné les voir ? Qui a fait une étude longitudinale pour savoir si elles se sentent bien, si elles sont en paix avec ce choix-là ? On ne sait quasiment rien. Et après l'accouchement, elles vont devoir faire face à un choix qui n'est pas accepté socialement. Tout ce discours dépolitisé ne nous permet pas de comprendre quel serait le meilleur accompagnement qu'on pourrait leur offrir.
Comment en arrive-t-on à faire de sa propre histoire le fil rouge d'un livre politique et sociologiforme que sur l'adoption ?
Ça vient directement du cinéma. Ça fait déjà deux fois qu'on fait ça. Ou- vrir la voix et Une histoire à soi sont deux films qui ont aussi une dimension autobiographique, où on essaie de ramener dans l'espace public des enjeux politiques qui peuvent être tabous ou extrêmement clivants. On les fait passer parce qu'on utilise le récit individuel, l'expression de soi. Si une personne vous raconte sa vie, vous n'allez pas dire : « Non, c'est pas vrai ! » S'appuyer sur les récits individuels, sur l'émotion, sur le parcours de vie, ça permet aussi de montrer qu'on n'est pas uniquement dans des débats théoriques. Si toutes les filles noires se rappellent de la première fois où on leur a dit « tu es noire, je te donne pas la main », quels enjeux psychiques ça peut avoir sur le long terme ? Et qu'est-ce que ça dit de notre société ? Je n'avais pas jusqu'ici beaucoup évoqué ma propre expérience de personne adoptée. J'avais déjà beaucoup parlé de mon expérience de femme noire, et j'aime bien avoir un rapport aussi équitable que possible avec les gens qui participent à mes films. Dans une logique de don contre don, c'était à mon tour de parler. Sachant en plus qu'étant née sous le secret, il y a tout un volet, très important, qui n'est pas abordé dans Une histoire à soi.
Vous dénoncez ce stéréotype qui associe l'adoption transnationale à une démarche humanitaire, à de la charité.
C'est pour ça que ça m'intéresse de politiser la famille. Pour tout le monde, le désir d'avoir un enfant est égoïste. Mais tout à coup, quand c'est l'adoption, on efface cette première dimension de désir, et on transforme ça en sauvetage d'un enfant seul. Effectivement, il y a des enfants isolés pour qui c'est très bien de trouver une famille, mais il y a quand même une ou deux personnes qui n'étaient pas en mesure d'avoir un enfant qui vont pouvoir faire famille parce qu'un enfant a été séparé de sa famille de naissance. Une partie de la proposition a été oubliée. On le voit aujourd'hui, alors que l'adoption transnationale est de plus en plus régulée et que les pays du Sud laissent partir moins facilement les enfants: ce qui est croissant, c'est la demande d'enfants dans les pays riches, pas le be- soin en familles adoptantes.
Pourquoi cette adoption transnationale et transraciale est-elle aussi l'illustration d'une certaine domination ?
A partir du moment où une pratique est dépolitisée et centrée sur le côté émotionnel, humanitaire, on oublie les conditions dans lesquelles les gens se sont retrouvés séparés de leur famille de naissance. Si on regarde certains pays comme Haïti, qui a été pendant une cinquantaine d'années un pays de départ de l'adoption internationale, l'état politique et économique de Haïti aujourd'hui, au-delà du fait que c'est un pays frappé par des catastrophes naturelles récurrentes, est grandement dû à la France, à la dette qui a été imposée et à une instabilité politique grandement liée à l'ingérence des Etats-Unis et de la France. Les enfants ne se retrouvent donc pas isolés par pur hasard. J'ai voulu montrer que l'adoption n'est pas un phénomène qui pousse du sol comme un champignon, il ne se développe pas de façon autonome.
Vous expliquez que les familles adoptantes ont le devoir de s'impliquer politiquement.
Au-delà de la question du racisme de la société ou de l'entourage, il y a vraiment l'impératif de s'investir concrètement et entièrement dans la lutte antiraciste. Comme le dit Ibram X. Kendi, que je cite dans le livre, il n'y a pas d'endroit confortable de « non racisme ». Soit on est engagé dans la lutte contre le racisme, soit on contribue à la suprématie blanche en ne faisant rien. Pour que ça se passe bien dans les familles concernées par l'adoption transraciale, les parents blancs doivent vraiment être hypervigilants sur ces enjeux-là. Si vous avez peur des noirs, si vous tenez votre sac quand vous croisez un homme noir, n'adoptez pas un enfant noir. Lui, il va le sentir. Ça ne suffit pas que vous l'aimiez lui, vous devez aimer tous les noirs, sinon ça ne marche pas. Si vous comprenez qu'au fond, vos parents sont racistes contre tous les noirs, tous les Asiatiques ou tous les Arabes sauf vous, ça ne peut que mal se passer. C'est destructeur.
Le regard de la société sur l'adoption est-il en train d'évoluer ?
Aujourd'hui, sur les plateformes grand public, à chaque fois qu'on amène la dimension politique de l'adoption ou les questions raciales, les gens ne comprennent pas. C'est vraiment comme arriver et expliquer que non, la Terre n'est pas plate. C'est ce niveau d'incompréhension. C'est un gros travail. Je ne sais pas combien de gens liront le livre, mais je l'ai aussi fait dans la perspective de servir aux travaux d'universitaires, à d'autres adoptés qui pourront se lancer dans leurs propres recherches. Il y a un effet de seuil sur ce genre de sujet Je l'ai vu avec l'afroféminisme. Rien de ce qu'on disait n'était vraiment nouveau. C'est juste qu'à un moment donné, par le biais des réseaux sociaux, le discours s'est diffusé. Et sur l'adoption, c'est en train d'arriver. Sur Instagram, ces trois dernières années, il y a une quinzaine de comptes militants qui se sont créés et qui font des démonstrations sur ce que c'est d'être un adopté transracial. A partir du moment où le niveau de pédagogie publique progresse par des canaux accessibles, avec un cadre théorique, ça peut commencer à essaimer."
#article copié en entier car réservé aux abonnés#amandine gay#upthebaguette#whatthefrance#transracial adoption#racism#french#bee tries to talk#super intéressant j'aimerais bien trouver le temps de lire ce bouquin à un moment
10 notes
·
View notes
Text
CHAPITRE 1
29 Mai, Année 22.
Depuis que j'ai revu Namjoon au début du mois, je me pose mille et une questions. Je me dis que j'aurais dû lui parler. Mais je crois que j'ai eu peur. Ce même jour, je suis quasiment sûr d'avoir entre aperçu Jungkook, dans son uniforme de lycéen. Je nous ai revu tous les sept, portant ce même uniforme. Depuis ce jour, je me demande comment vont les autres. Yoongi, Jimin, Hoseok, Jungkook, Taehyung et Namjoon. Cela fait deux ans et demi que j'ai disparu du jour au lendemain sans laisser la moindre trace. Mais c'était la meilleure solution, du moins c'est ce que je croyais.
Je regarde mon reflet dans le miroir avant de jeter un œil au ticket de station service daté du 11 Avril, jour et lieu où j'avais revu pour la première fois Namjoon, sans oser lui parler. J'attrape finalement ma veste et je quitte mon appartement, je grimpe dans mon pickup et je roule en direction de la station service. Lorsque je me gare sur le parking de la station service, je ne vois pas Namjoon, je fronce les sourcils. Est-ce son jour de repos ? Est-il à la boutique ? Je descends de ma voiture. J'ajuste ma veste, je vérifie mon reflet dans mon rétroviseur, je passe ma main dans mes cheveux châtains pour les ramener un peu en arrière et je m'élance en direction de la boutique.
Je passe les portes et vois un homme plongé dans un magazine de people. Je balaie la boutique des yeux, à la recherche de cette grande perche à casquette, mais aucune trace. Je m'avance alors doucement vers cet homme et je me racle la gorge doucement, une fois, deux fois, à la troisième, je prends la parole.
« _ Excusez moi monsieur...
_ Tu cherches quelque chose gamin ? me lance l'homme en baissant à peine son magazine.
_ Hm et bien... ai-je commencé en me frottant l'arrière du crâne un peu gêné. Je cherche Kim Namjoon, monsieur, il travaille ici il me semble.
_ Ah... Namjoon...Il ne travaille plus ici... bredouille gêné l'homme en remontant ses lunettes de son épais index.
_ Avez-vous une adresse... ? Un numéro peut-être... ? Je...je suis un ami du lycée...
_ Namjoon est actuellement en détention...pour destruction de bien d'autrui...Il a détruit la voiture d'un de nos plus gros clients, le 11 Avril »
Namjoon ? En détention ? Je regarde l'homme avec de grands yeux avant de secouer la tête et de remercier l'homme pour ses informations. Ce dernier se plonge de nouveau dans son magazine alors que je regagne ma voiture, sous le choc. Le 11 Avril...cela s'est passé le jour où je l'ai vu, ici même à la station service...Ce jour où je suis reparti sans prendre le temps de lui parler. Je dois le voir !
Je démarre ma voiture et je roule jusqu'au centre pénitencier de la ville. Je m'avance à l'accueil avant de demander à voir Kim Namjoon. La femme de l'accueil prend en compte ma demande et me demande de patienter un moment. Un gardien vient me chercher après une grosse demi-heure, je le suis avant d'entrer dans une salle, séparé par une vitre. Je m'assois sur le siège disposé devant moi et j'attends quelques minutes avant que la porte de l'autre coté de la vitre ne s'ouvre, dévoilant un Namjoon vêtu de l'uniforme pénitencier, une combinaison orange des plus criardes. Le gardien annonce que nous avons 10minutes.
Namjoon semble surprit de me voir ici. Je fini par lui sourire doucement, comme si nous nous retrouvions dans un café et je me lance.
«_ Ca fait longtemps Namjoon...pas vrai ? Hm...j'ai appris que tu étais détendu ici...c'est le gars de la station essence qui m'en a parlé...
_ En effet Seokjin, ca fait longtemps. »
Sa voix était neutre, presque éteinte, ce qui me surprend. Namjoon a toujours eu une voix chaleureuse, malgré toutes les galères qu'on a pu traverser, il a toujours été optimiste et croyait en la bonté de chacun. Qu'est-il arrivé à ce Namjoon que j'admirais tellement. Je racle de nouveau ma gorge avant de me lancer.
«_ Qu'est ce qui s'est passé Namjoon ?
_ Il s'est passé que je n'ai pas d'argent Seokjin...Je ne suis qu'un minable sans un sous, qui se fait cracher dessus six fois par jour par des gosses de riches pété de thune qui me traitent comme un vulgaire déchet de la société...
_ Namjoon...si...si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider...
_ Il n'y a rien à faire...l'affaire est close...Je ne peux pas payer la caution...Je...je n'ai pas d'argent...C'était ma destinée...au moins...je mange chaud tous les jours... Rentre chez toi Seokjin, continue ta vie comme tu l'as si bien fait jusqu'à présent...Oublie moi... »
Je sens ma gorge se serrer. Où est passé le Namjoon que je connais ? Namjoon a l'air si...brisé. Qu'est ce qui a pu arriver pendant mon absence ? Que s'est-il vraiment passé pour que Namjoon en arrive à ce point. Son optimiste a disparu, il ressemble à tout sauf à l'homme combattant et fort que j'ai toujours connu, que j'ai toujours admiré. Namjoon était un exemple de force et de droiture. Il était sincère et honnête. Aujourd'hui, il est en prison. Une question vient tout d'un coup br��ler mes lèvres. Je mordille mes lèvres quelques seconde puis j'hésite longuement avant d'oser demander.
«_ Et les autres... ? Tu...tu es toujours en contact avec eux... ? Ils vont bien ? »
Son visage stoïque s'est durci à l'énoncé de ma question. Ai-je dis une bêtise ? Je ne pense pas. Namjoon relève enfin ses yeux vers moi pour me regarder. Un sourire étiré ses lèvres, de pure ironie.
« _ Alors tu n'es au courant de rien...
_ Au courant de rien ? De quoi parles-tu Namjoon ? »
Je vois Namjoon détourner les yeux de moi pour fixer un point invisible de la vitre, baissant les yeux par la même occasion alors qu'il commençait ses tirs à balles réelles, car ce qu'il m'apprend a l'effet d'une bombe.
« _ Jungkook est mort...Yoongi aussi, Hoseok a eu un accident assez grave, il est à l'hôpital...Je...je n'ai jamais revu Jimin...Quant à Taehyung...J'en sais rien...je ne l'ai pas revu depuis deux mois et demi...A vrai dire...nous n'avons pas vraiment gardé contact...
_ Messieurs ! La visite est terminée, Détenu veuillez retourner à la porte »
Namjoon se lève et quitte la salle. Me laissant seul, figé sur place, alors que les mots de Namjoon résonnent encore dans ma tête comme un écho lointain.
************
Namjoon, 1 octobre. Année 15
Il était plus de minuit quand j'ai enfin été libéré de mon travail. Aujourd'hui c'était mon premier jour. Après mes heures au collège, j'ai rejoins mon lieu de travail en vélo. Je venais d'être engagé dans un restaurant pour faire les livraisons dans tout le quartier. J'ai pédalé toute la soirée pour de livrer au plus vite les commandes, voulant faire bonne impression. Ce fut avec mon enveloppe dans les mains que je suis sorti du restaurant. Mon corps tout entier me faisait mal, je n'avais même plus la force de remonter sur le vélo tellement j'avais pédalé dur. Je rêvais de retrouver mon lit. J'ai fini par m'asseoir sur un banc afin de regarder à l'intérieur de l'enveloppe. Il y avait environ soixante dix mille wons. J'ai plié l'enveloppe avant de la fourrer dans la poche interne de mon sac et j'ai pris mon courage à deux mains pour remonter sur mon vélo, plus vite je serais rentré chez moi, plus vite je pourrais retrouver mon lit et oublier la douleur.
J'ai mis une dizaine de minute à rejoindre la maison, mes petites sœurs étaient déjà couchées, maman était déjà partie à son travail et papa...papa était avachi dans le canapé complètement défoncé à on ne savait quelle substance encore. J'ai embrassé mes deux petites sœurs en remontant la couverture correctement sur elles, avant de prendre une douche. Une douche à l'eau froide car papa avait volé l'argent de la facture d'eau chaude pour s'acheter de l'alcool, alors l'agence nous avait coupé l'eau chaude.
Après ma douche, j'ai pris un bol de riz et un peu de kimchi avant d'aller dans ma chambre afin de manger, je mourrais de faim après cette soirée de travail intense. Quand le bol fut vide, je l'ai déposé sur le carton qui faisait office de table de nuit et j'ai attrapé mon sac et de sortir mes bouquins. J'ai travaillé environ deux heures, afin d'être prêt pour mes cours du lendemain avant de m'endormir sur mon livre d'histoire, les lunettes encore sur le nez. Ce soir, après l'école, je devrais de nouveau retourner travailler, ma famille a besoin de cet argent. Le seul salaire de maman ne suffisait pas. Il était hors de question que mes sœurs manquent de quoi que ce soit, et maman mérite un peu d'aide après tout ce qu'on a traversé cette année. Entre l'emprisonnement de mon frère, le départ de ma sœur ainée à l'étranger et les dépendances de papa qui pesaient de plus en plus dans le budget restreint de la famille. Je voudrais que mes petites sœurs ne manquent de rien. Alors je suis prêt à travailler tous les soirs s'il faut pour offrir un peu de répit à maman et mes deux petites sœurs que je chérissais plus que ma propre vie.
1 note
·
View note
Text
La lettre de Marilyn Monroe à son psychiatre, le Docteur Greenson " Il faudrait être cinglé pour se plaire ici..."
Le 5 août 1962, Marilyn Monroe, née le 1 er juin 1926, mettait fin à ses jours. Ce suicide brutal faisait de sa légende vivante un mythe tragique dont la beauté sensuelle fascine toujours les foules. Un an avant, le Dr Kris, craignant que l'actrice ne passe à l'acte, l'internait dans un hôpital psychiatrique.
C'est le pire des cauchemars pour l'actrice, enfermée chez "les grands dérangés" comme elle le raconte dans cette lettre à son psychiatre californien, Ralph Greenson. Dernières lettres de l'enfer.
Le 2 Mars 1961
Cher Docteur Greenson,
J'ai demandé à May Reis [l'assistante personnelle de Marilyn Monroe] de taper ceci car mon écriture n'est pas clairement lisible, mais j'ai aussi inclus ces notes et vous verrez ce que je veux dire.
M.M.
1er Mars 1961,
J'ai regardé à l'instant par la fenêtre de l'hôpital, et désormais, là où la neige avait tout recouvert, tout est un peu vert: l'herbe et les minables buissons, ceux qui ne perdent pas leurs feuilles (même si les arbres ne sont pas très encourageants), les branches nues et lugubres annoncent peut-être le printemps et sont peut-être un signe d'espoir.
Avez-vous vu Les désaxés? Dans l'une des scènes, vous pouvez voir à quel point un arbre peut m'apparaître étrange et nu. Je ne sais pas si ça apparaît vraiment à l'écran... Je n'aime pas la façon dont certaines scènes ont été montées. Depuis que j'ai commencé à écrire cette lettre, quatre larmes silencieuses ont coulé. Je ne sais pas vraiment pourquoi.
La nuit dernière, je suis encore restée éveillée toute la nuit. Parfois je me demande à quoi sert le temps de la nuit. Pour moi, il n'existe presque pas, et tout me semble n'être qu'un long et affreux jour sans fin. Enfin, j'ai essayé de profiter de mon insomnie pour être constructive et j'ai commencé à lire la correspondance de Sigmund Freud. En ouvrant le livre pour la première fois, j'ai vu la photographie de Freud et j'ai éclaté en sanglots: il avait l'air très déprimé (cette photo a dû être prise peu de temps avant sa mort), comme s'il était mort en homme désabusé... Mais le Dr Kris m'a dit qu'il souffrait énormément physiquement, ce que j'avais appris dans le livre de Jones. Mais je pense avoir raison aussi, je fais confiance à mon intuition car je sens une triste lassitude sur son doux visage. Le livre prouve (même si je ne suis pas sûre que l'on doive publier les lettres d'amour de quelqu'un) qu'il était loin d'être coincé! J'aime son humour doux et un peu triste, son esprit combatif qui ne l'a jamais quitté. Je suis pas encore allée très loin dans la lecture car je lis l'autobiographie de Sean O'Casey en même temps (vous ai-je déjà raconté qu'il m'a un jour envoyé un poème?). Ce livre me dérange beaucoup, enfin, dans la mesure où l'on peut être dérangé par ce genre de choses.
Il n'y avait aucune empathie à la clinique Paine Whitney, et cela m'a fait beaucoup de mal. On m'a interrogée après m'avoir mise dans une cellule (une vraie cellule en béton et tout) pour personnes vraiment dérangées, les grands dépressifs, (sauf que j'avais l'impression d'être dans une sorte de prison pour un crime que je n'avais pas commis). J'ai trouvé ce manque d'humanité plus que barbare. On m'a demandé pourquoi je n'étais pas bien ici (tout était fermé à clefs: des choses comme les lampes électriques, les tiroirs, les toilettes, les placards, il y avait des barreaux aux fenêtres... les portes des cellules étaient percées de fenêtres pour que les patients soient toujours visibles, on pouvait voir sur les murs des traces de la violence des patients précédents).
J'ai répondu: "Eh bien, il faudrait que je sois cinglée pour me plaire ici." Puis des femmes se sont mises à crier dans leur cellule, enfin j'imagine qu'elles hurlaient parce que la vie leur était insupportable... Dans ces moments-là, je me disais qu'un psychiatre digne de ce nom aurait dû leur parler. Pour alléger leur misère et leur peine, ne serait-ce que temporairement. Je pense qu'ils (les médecins) pourraient même apprendre quelque chose... Mais ils ne sont intéressés que par ce qu'ils ont étudié dans les livres. J'étais surprise parce qu'ils savaient déjà tout ça. Peut-être qu'ils pourraient en apprendre davantage en écoutant des êtres humains vivants et en souffrance. J'ai le sentiment qu'ils se soucient plus de leur discipline et qu'ils laissent tomber leurs patients après les avoir fait "plier". Ils m'ont demandé de me mêler aux autres patients, d'aller en thérapie de groupe. "Et pour quoi faire?" ai-je demandé. "Vous pourriez coudre, jouer aux dames, ou même aux cartes, ou encore tricoter." J'ai essayé de leur expliquer que le jour où moi je ferais cela, ils auraient vraiment une cinglée sur les bras. Ce sont vraiment les dernières choses que j'avais à l'esprit. Ils m'ont demandé si je me sentais "différente" (des autres patients je suppose) et je me suis dit que s'ils étaient assez stupides pour me poser de telles questions, je devais leur donner une réponse toute simple, aussi ai-je dit: "Oui, je le suis".
Le premier jour, j'ai effectivement rencontré une autre patiente. Elle m'a demandé pourquoi j'étais si triste et m'a suggéré d'appeler un ami pour peut-être me sentir moins seule. Je lui ai répondu qu'on m'avait dit qu'il n'y avait pas de téléphone à cet étage. A propos des étages, ils sont tous verrouillés: personne ne peut ni entrer ni sortir; elle a paru choquée et surprise et elle m'a dit: "Je vais vous conduire au téléphone". En attendant mon tour pour le téléphone, j'ai remarqué un garde (je l'ai reconnu à son uniforme gris) et quand j'ai voulu décrocher le combiné, il me l'a arraché des mains et m'a dit très fermement: "Vous, vous ne pouvez pas utiliser le téléphone." D'ailleurs, ils se vantent de leur ambiance "comme à la maison". Je leur ai demandé (aux médecins) ce qu'ils entendaient par là. Ils m'ont répondu: "Eh bien, au sixième étage, nous avons de la moquette au sol et du mobilier moderne", ce à quoi j'ai répondu: "Eh bien, c'est le genre de choses que n'importe quel architecte d'intérieur peut fournir, à condition d'avoir les fonds nécessaires", mais puisqu'ils s'occupent d'êtres humains, pourquoi ne réalisent-ils pas ce qui rend un intérieur plus humain?
La fille qui m'a parlé du téléphone avait l'air tellement vague et pathétique. Après l'incident avec le garde, elle m'a dit: "J'ignorais qu'ils feraient cela". Puis elle a ajouté: "Je suis ici en raison de mes troubles mentaux... Je me suis ouvert la gorge plusieurs fois et les veines aussi", elle a dit l'avoir fait trois ou quatre fois.
La seule chose que j'avais à l'esprit en l'écoutant c'est un refrain:
"Mêlez-vous les uns aux autres mes frères
Sauf si vous êtes nés solitaires"
Enfin, les hommes cherchent à atteindre la lune mais ils n'ont pas l'air très intéressés pas le cœur qui bat de l'être humain. Quand bien même on pourrait changer, on peut ne pas le vouloir. A propos, c'était le thème des désaxés, mais personne ne s'en est rendu compte. J'imagine que c'est sans doute à cause des modifications du script et des changements imposés par la mise en scène...
Ecrit plus tard:
Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie! Vous vous rappelez que Kazan prétendait que j'étais la fille la plus gaie qu'il ait jamais connu, et croyez-moi il en a connu beaucoup! Mais il m'a aimée pendant un an et, une nuit où j'étais très angoissée, il m'a bercée jusqu'à ce que je m'endorme. Il m'avait aussi conseillé de faire une analyse et plus tard il a voulu que je travaille avec son professeur, Lee Strasberg.
Est-ce Milton qui a écrit: "Les gens heureux ne sont jamais nés."? Je connais au moins deux psychiatres qui cherchent une approche plus positive des choses.
CE MATIN, 2 MARS
Cette fois encore, je n'ai pas dormi de la nuit. J'ai oublié de vous dire quelque chose hier. Quand on m'a mise dans la première chambre, au sixième étage, on ne m'a pas dit qu'il s'agissait d'une section psychiatrique. Le Dr Kris m'a affirmé qu'elle passerait me voir le lendemain. L'infirmière est entrée, après que le docteur (un psychiatre) m'a fait un examen médical y compris un examen des seins pour s'assurer que je n'avais pas de grosseur mammaire. J'ai protesté, mais sans violence, en expliquant que le médecin qui m'avait fait entrer, un imbécile du nom de Lipkin, m'avait fait subir un check-up complet il y a moins d'un mois.
Mais quand l'infirmière est entrée, j'ai remarqué qu'il n'y avait aucun moyen de l'appeler, même pas de sonnette. J'ai demandé des explications et elle m'a appris que j'étais dans une section psychiatrique. Après son départ, je me suis habillée et c'est là que, dans l'entrée, j'ai rencontré la fille pour le téléphone. J'étais en train d'attendre devant la porte de l'ascenseur qui ressemble à toutes les autres portes avec une poignée mais sans les numéros (vous voyez, on les a tous retirés). Après que la fille m'ait parlé de ce qu'elle s'était infligée à elle-même, je suis retournée dans ma chambre en sachant qu'on m'avait menti pour le téléphone et je me suis assise sur le lit en pensant à ce que je ferais dans cette situation à un cours d'improvisation théâtrale. Alors je me suis dit, on ne graisse pas une roue tant qu'elle ne grince pas. Je reconnais que j'ai poussé la métaphore un peu loin, mais j'ai piqué cette idée dans Troublez-moi ce soir, un film dans lequel j'ai tourné il y a longtemps.
J'ai pris une chaise pas trop lourde et je l'ai balancée volontairement contre la vitre, ça n'était pas facile parce que je n'ai jamais rien cassé de ma vie. J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir un petit morceau de verre brisé; ensuite, j'ai caché le bout de verre dans ma main et je me suis assise tranquillement sur le lit en attendant qu'ils arrivent. Ils sont arrivés et je leur ai dit que s'ils me traitaient comme une folle, j'agirais comme une folle. J'avoue que la suite est grotesque, mais je l'ai vraiment fait dans le film, sauf que c'était avec une lame de rasoir. J'ai leur ai fait comprendre que j'allais me taillader les veines s'ils ne me laissaient pas sortir - ce que je n'aurais jamais fait car comme vous le savez, Dr Greenson, je suis une actrice, et je ne m'infligerais jamais volontairement ni marque, ni blessure, je suis bien trop vaniteuse pour cela. Rappelez-vous, quand j'ai essayé d'en finir, j'ai fait cela très soigneusement avec dix comprimés de seconal et dix de tuonal que j'ai avalés avec soulagement (c'est du moins ce que je ressentais sur le moment).
Je n'ai pas voulu coopérer avec eux car je ne pouvais pas approuver leur façon de faire. Ils m'ont demandé de venir gentiment mais j'ai refusé de bouger et je suis restée sur le lit. Alors, ils s'y sont mis à quatre, deux hommes et deux femmes très costauds pour me transporter à l'étage supérieur. Je dois admettre qu'ils ont eu la décence de me porter avec la tête tournée vers le sol. Au moins, voyez-vous, je n'avais pas le visage découvert. J'ai juste pleuré silencieusement tout le long du chemin et on m'a enfermée dans la cellule dont je vous ai parlé et la grosse vache, une de celles qui m'avaient transportée dans la chambre, m'a ordonné de prendre un bain. Je lui ai expliqué que je venais d'en prendre un et elle m'a dit d'un ton sans réplique: "Dès que vous changez d'étage, vous devez prendre un bain".
Le directeur de l'établissement, qui ressemblait à un principal de collège, même si le Dr Kris l'appelle "administrateur", m'a interrogée en se prenant pour un analyste. Il m'a dit que j'étais une fille très très malade et que j'étais comme ça depuis des années. Cet homme méprise ses patients et je vous dirai pourquoi dans un moment. Il m'a demandé comment je pouvais réussir à travailler dans un état aussi dépressif. Il voulait savoir si cela avait des conséquences sur mon jeu et il m'a posé cette question sur un ton assuré et définitif. En fait, il présentait cela comme un fait plutôt qu'une possibilité, aussi lui ai-je fait remarquer que Greta Garbo et Charlie Chaplin et peut-être aussi Ingrid Bergman avaient parfois travaillé alors qu'ils étaient en dépression. Je lui ai d'ailleurs dit que cela était aussi stupide que d'affirmer qu'un joueur de baseball comme Di Maggio ne pouvait pas frapper une balle lorsqu'il était déprimé. C'est absolument ridicule.
A propos, j'ai de bonnes nouvelles, en quelque sorte, puisque je crois que j'ai été utile à quelque chose, enfin c'est ce qu'il affirme. Joe dit que je lui ai sauvé la vie en l'adressant à un psychothérapeute dont le Dr Kris dit que c'est un excellent médecin. Joe dit qu'il s'est repris en main après le divorce, mais il dit aussi que s'il avait été à ma place, il aurait lui aussi demandé le divorce.
Pour Noël, il m'a envoyé un champ entier de poinsettias. J'ai demandé qui me les avait envoyé tellement j'étais surprise (mon amie Pat Newcomb était là quand on me les a apportées). Elle m'a dit: "Je ne sais pas trop, la carte dit juste: "MEILLEURS VOEUX JOE"". Je lui ai répondu "Il n'y a qu'un seul et unique Joe." Comme c'était le soir de Noël, je l'ai appelé et je lui ai demandé pourquoi il m'avait envoyé les fleurs. Il m'a dit: "D'abord, parce que j'ai pensé que tu me téléphonerais pour me remercier, et puis qui d'autre pourrait bien t'en envoyer? Tu n'as que moi au monde." Il a ajouté: "Je sais que quand j'étais marié avec toi, je n'ai jamais été embêté ni jamais vu la moindre belle-famille".
Bref, il m'a proposé de prendre un verre avec lui un de ces jours. Je lui ai fait remarquer qu'il ne buvait jamais. Il m'a dit que maintenant il buvait de temps en temps, alors je lui ai dit que j'étais d'accord, à condition d'aller dans un endroit très très sombre. Il m'a demandé ce que je faisais pour Noël; je lui ai dit: "Rien de spécial, je suis avec une amie". Il m'a demandé s'il pouvait passer. J'étais heureuse qu'il vienne, même si je dois dire que j'étais déprimée et que je pleurais sans arrêt, pourtant j'étais tout de même ravie de son arrivée.
Je pense qu'il vaut mieux que je m'arrête là parce que vous avez sûrement d'autres choses à faire. Merci de m'avoir écoutée un moment.
Marilyn M.
PS: Lorsque je prononçais le nom d'une certaine personne vous aviez l'habitude de lisser votre moustache et de regarder le plafond. Vous savez de qui je parle n'est-ce-pas? Il a été pour moi (en secret) un très tendre ami. Je sais que vous n'allez pas me croire mais vous devez faire confiance à mon intuition. C'était un genre de brève passade. Je n'avais jamais connu ça avant mais maintenant c'est fait. Il est très attentionné au lit.
Je n'ai aucune nouvelle d'Yves, mais cela m'est égal car j'en garde un souvenir tellement fort, tendre et merveilleux.
Je suis presque en larmes...
(source:huffingtonpost.fr)
4 notes
·
View notes
Quote
emprise malsaine
J'ai 18 ans. Cela fait environ 7 mois que je suis avec mon copain. 7 mois que je suis sous son emprise et dans une relation abusive qui me détruit. J'en suis consciente, mais incapable de le quitter. Enfin à long terme. J'ai des élans de lucidité, ou je veux sauver ma peau. Mais mr arrive toujours à me faire culpabiliser, à me faire croire que le problème vient de moi, et je finis toujours par revenir en rampant…
Il faut savoir que j'ai toujours eu des relations compliquées avec les hommes. À mes 11 ans, j'ai été violee à plusieurs reprises par un homme. Si naïve et fragile à ce jeune âge, j'ai été détruite par ce vol de Mon insouciance, par cet homme qui s'était approprié mon corps. J'ai fini par croire que, comme il me l'avait fait comprendre, je n'étais bonne qu'à ça, et d'ailleurs je n'existait que pour ça. Je suis passé par diverses tentatives pour mettre fin à mes jours, je suis tombé dans l'anorexie, la drogue, l'alcool etc etc… je n'arrivais plus à me regarde en face. Des photos qu'il m'avait forcer à faire ont été publiées sur Facebook. Bien sur personne ne connaissait l'histoire derrière, et vous laisse imaginer le harcèlement qu'il s'en est suivi, par absolument tout le monde. Je me suis mise à coucher avec n'importe qui. Je subissais tellement cette image de moi, imposée par les autres, les rumeurs etc que j'ai fini par agir comme ce qu'elles disaient de moi. Au cours de l'année de mes 12 ans, j'en ai parlé à mes parents, qui ont été dépassés, se sont sentis coupable. On ne s'est plus parlé avec mon père durant 4 ans. Ma mère m'a amenée porté plainte, je n'aurai jamais imaginé que même la police, sencé me protéger dans ma tête de petite fille, pourrait me pointer du doigt et prononcer ses mots “ tu le voulais avoue, maquillé comme t'es à ton âge ”. Je voudrais retrouver ces flics et leur expliquer qu'un maquillage n'excuse en rien, et que c'était une façon pour moi de camoufler ce visage et ce corps que je ne savais plus voir. Passons. J'ai rencontré des bonnes personnes. Des personnes qui ont réussis à me faire prendre conscience que j'avais réagis comme je le pouvais pour me protéger, pour m'en sortir, que je ne devais absolument pas me sentir sale mais surtout aller de l'avant et laisser tout ça derrière moi. J'ai réussi à changer, à arrêter de me détruire pour cet homme qui n'en valait absolument pas la peine, je me suis reconstruite et suis devenue une personne que je respecte enfin.
Tout allait enfin mieux pour moi, j'étais heureuse. Libre comme jamais, indépendante. Puis j'ai rencontré Mon copain. Je revenais d'un voyage humanitaire de 3 mois en Argentine. Au début il était vraiment l'homme que j'attendais. Protecteur, il s'intéressait à moi tout en me laissant vivre et en s'émerveillant pour chacunes des actions que je menais. Enfin je me projetais avec un homme. Puis son vrai visage à commencé à se montrer. Moi qui avait pour la quasi totalité des amis mecs ( je me suis forgé caractère je m'en foutiste qui collait en général mieux avec ce genre ), je me suis retrouvée à etre obligé de couper les ponts avec tous, sans exceptions. Ça n'a pas tardé avant que je doive faire la même chose avec les filles, qui lui rappelaient trop Mon “ passé de putain” soi disant, alors que je les ai connues après et qu'elles n'avaient aucun rapport avec tout ça. J'ai du quitter mon travail, après de trop nombreuses crises parce que “ il n'y a que moi que tu dois servir, et eux, ils vont tous te mater” ( j'étais serveuse en restaurant ). J'ai pris ça pour de la protection, il ne voulait que le meilleur pour moi. De la possessivité oui. Moi qui était une bonne vivante, toujours en train de faire la fête, avec plein d'amis, je me suis retrouvée seule chez moi. Lui a une situation très compliquée avec ses parents, et ne peut dormir chez lui. Je me suis alors arrangé pour que tout les soirs, TOUT les soirs, ils dorment chez moi, devant mentir à mes parents pour cela. Des qu'il se réveillait il partait, parce qu'il avait des potes à voir, alors que moi je devais l'attendre sans bouger à la maison. Puis attendre qu'il ait finit ses choses pour que je puisse lui ouvrir et enfin aller me coucher. À chaque désaccord , j'étais totalement rabaissée. “ sale pute t'es sale , jamais je pourrais avoir une femme comme toi” “ regarde toi, clocharde que t'es” dès que je n'allais pas dans son sens. J'acceptais tout ça, parce qu'il me disait que c'était ma faute et que je récoltais seulement ce que j'avais cherché, que si vraiment j'avais vécu tout ça au contraire jamais je n'aurai voulu retoucher un garçon. Puis de toute manière “ t'as de la chance que je sois la, regarde toi sale pute aucun homme ne voudrait de toi”. Quand j'allais dans son sens, tout allait bien. Il était vraiment attentionné, alors je pardonnais ces écarts, et me disait qu'avec le temps il n'y aurait plus que des bons moments. Faux. Il s'est mis à être jaloux de mes petits frères, et à vouloir m'en éloigner. Il m'a isolé sans même que je m'en rende réellement compte. En septembre, je dois reprendre des études. Assistante sociale. C'est véritablement une vocation d'aider les gens, à tel point que même dans ma vie Perso j'ai cette attirance vers les personnes avec des vies très compliquées, inconsciemment. Sa vision de tout ça? “ mêle toi de ton cul un peu, y'a plein d'autres métiers, pourquoi tu choisis à etre avec des mecs? T'aimes trop ça te faire baisé en fait”. Je passe des concours, j'arrive très bien classé, mais il n'y a pas d'école dans ma ville. Je dois partir, pour 2 ans. Il dis de lui même qu'il veut me suivre. On trouve un appart tout les deux, enfin je cherche de nombreux et nombreux apparts qui ne lui vont jamais, je m'en prends de nouveau plein la gueule. Jusqu'a un qui lui va. Pas du tout à moi, mais je cede, cest un bon compromis s'il me suit ( ce que je ne lui ai jamais demandé ). Mes parents s'engagent, se portent cautionnaire pour nous 2. À partir de ce moment, il me reproche de l'obliger à quitter sa vie, à tout lâcher pour une “ salope que je suis”. Je lui re explique qu'il est libre de ses choix, qu'il me suit s'il en a envie mais que je ne l'oblige à rien. On a du avoir cette discussion là une bonne cinquantaine de fois. À chaque fois que je ne voulais pas faire quelque chose pour lui “ supprime tout tes réseaux sociaux ” par exemple, sachant que j'ai déjà plus que les quelques filles qu'il a bien voulu me laisser, c'était son chantage. “ tu me demandes de me suivre et toi t'es même pas capable de faire ce petit truc pour moi?” Nos embrouilles devenaient de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes. Toujours des menaces, déguisées lorsqu'on était “ en bon terme” du chantage. Il a donné un nombre de coups incalculable dans ma voiture, qui peut en témoigner par tout les impacts, fais un grand nombre de trous dans les murs de chez moi, cassé toutes mes affaires les plus précieuses, déchirées mes photos etc… de nature grande gueule, je me suis retrouvée impuissante, sans être capable de rien, à le regarder faire ses crises et attendre en espérant que ça se termine vite et qu'il n'y aura pas trop de dégâts. Un matin, je me suis habillée vite fait et enfilé un jogging de foot que j'avais moi même acheté. Il est entré dans une colére monstre ( ah oui, parce que j'avais pas le droit de regarder le foot, ça me faisait sûrement rappeler mes ex). Il a déchiré chacun de mes ensemble de foot, a mis tout les habits de mon placard par terre, a craché dessus. J'étais incapable de dire quelque chose je pleurais. “ mais pq tu pleures ? Cest ta faute tout ça viens lève toi!!!” Il m'a attrapé par Le Bras et m'a déshabillé. Il m'a tenue nue en face du miroir et m'a dis “ regarde toi. T'es pas une femme, t'es une poubelle” puis à fini par me cracher dessus. Je ne mérite pas ça. J'ai fait des erreurs dans le passé, mais entendre ça de l'homme que j'aimais, ça a fini de me détruire. J'ai fini par appeler à l'aide et mon père est monté et l'a fait sortir. Et pourtant… j'ignore pourquoi mais j'y suis retournée. Jai pas pardonner j'y pense encore tout les jours, mais j'y suis retournée. Je ne sais même pas pourquoi j'écris tout ça. Mais j'ai peur de lui. Ce n'est absolument pas la vision que j'ai d'un couple, ni de l'amour. Je m'en suis pris des coups, des insultes, des mots plus durs les uns que les autres. Mais aussi des câlins, des cadeaux, des marques d'affections. Comment cela est il possible du même homme ?? Je sais qu'il souffre. J'ai l'impression qu'il est dans mon devoir de l'aider, bien que cela me détruise, et que je n'ai plus rien à voir avec la personne que je suis. Je n'arrive pas à partir, j'ai l'espoir de le libérer. Pourtant je n'y crois pas non plus, il a ce besoin de me contrôler, vraiment tout de moi. Je ne sais pas comment m'en sortir, des que j'essaye de le quitter c'est des mélanges de mots d'amour et de menaces, sur ma famille sur mes petits frères… j'ai peur, je n'ai plus l'envie de vivre, c'est pas la vie que je veux. Je me sens honteuse, coupable de nouveau, plus sale que jamais, alors que j'avais réussi à me sortir de tout ça….. il me manipule, je ne sais plus quoi faire… à chaque fois que j'essaye de me détacher il me retourne le crâne, me dis qu'il va se faire aider, je retourne dans ses bras seulement pour retomber d'encore plus haut… Ce n'est pas un couple!!! Fuyez mes dames, soyez plus fortes que moi, protégez vous….. Le couple est une relation bienveillante dans laquelle on doit se sentir en sécurité. Si tu trouves que ton partenaire te tient des propos blessants mais que tu as du mal à le quitter, n’hésite pas à lire l’article Pourquoi c'est dur de sortir d'une relation violente ?
4 notes
·
View notes
Text
<<•🔥 🔥"AMOUR EXTRAORDINAIRE ET INCOMPARABLE" 🔥 🔥•>>
UNE RÉVÉLATION DIVINE DE L'AMOUR DE DIEU (2015)
Nous priions à la maison avec Zipporah et mon mari quand Dieu nous a donné cette incroyable révélation de son amour.
Pendant que nous priions, soudainement j'ai ressenti l'amour de Dieu d'une manière très puissante. Immédiatement la mémoire de ma famille terrestre a été effacée de mon esprit.
J'avais complètement oublié que j'avais des parents terrestres ou même des frères et sœurs. À ce stade, personne n'avait à me dire que je suis un enfant de Dieu. J'avais l'impression que Dieu était mon seul Père et que j'étais énormément aimé par Lui !
J'ai compris que je venais de Lui et Il m'a juste envoyé ici sur terre pour accomplir sa mission puis retourner vers Lui.
J'ai compris que le paradis est ma maison et je viens de venir sur terre pour un but. Ceci est pour tout enfant de Dieu.
J'ai vu le ciel s'ouvrir sur moi et j'ai vu que je pouvais avoir un contact direct avec mon Père à ma discrétion et j'ai vu qu'il veillait intensément sur moi pendant que j'étais sur terre, en s'assurant que Le Seigneur m'a rappelé ses paroles dans Matthieu 7:9-11 où Il dit,” si vous êtes alors méchant savez comment donner de bons cadeaux à vos enfants, combien de plus votre Père céleste donnera-t-il de bons cadeaux à ceux qui Lui demandent ? ”
Nous pensons généralement qu'il est plus facile de demander des choses à nos parents terrestres que de demander à Dieu dans la prière.
Mais si nous comprenions combien il nous aime, nous saurions qu'il est encore plus disposé que nos parents à nous donner ce que nous demandons. Cette écriture est devenue si réelle pour moi. Dieu nous aime plus que nos parents terrestres.
Nous ne Le forceons pas à nous donner ce que nous demandons, Il nous les donne parce qu'il nous aime.
Mon Père m'a parlé et m'a dit : « Vous n'avez aucune raison de vous sentir mal-aimé, aucune raison de craindre ou de vous inquiéter, vous n'avez aucune raison de vous sentir abandonné, parce que vous êtes grandement aimé et protégé par votre Père. "Je me sentais si en paix.
Je me sentais tellement aimé, chéri, protégé par mon père. Puis j'ai vu le roi Jésus. Il était habillé comme un roi très riche et se tenait dans un palais extrêmement beau. Il avait des piliers très hauts, tous blancs pur, avec de l'or sur les bords. Ça semblait exquis. Plus que beau.
Immédiatement, j'ai vu cet endroit où je me sentais malade à J'avais l'impression que cet endroit était à la maison et que j'avais été loin de chez moi pendant très longtemps et que j'avais hâte d'y retourner. Et soudainement, je me sentais comme la royauté, comme une princesse, comme l'unique enfant d'un roi très riche. Je me sentais tellement gâtée. Bien que nous soyons nombreux, chaque enfant de Dieu jouit d'une relation avec Lui comme s'il était enfant unique, attirant toute son attention.
Mon père m'a dit :
"Tu appartiens au Royaume céleste. Le Royaume terrestre est bien en dessous du nôtre. Alors ne suivez jamais les normes de la terre car elles sont beaucoup inférieures aux normes célestes. Habillez-vous comme nous nous habillons dans notre Royaume, ne vous habillez pas comme le royaume terrestre. Parlez comme nous parlons dans notre Royaume. Tu es Mon ambassadeur sur terre, Fais tout selon les normes de notre Royaume. ”
Ma sœur Zipporah m'a dit que quand elle m'a regardé, elle m'a vu porter des vêtements dorés ! Quand j'ai regardé, j'ai vu que ZIpporah et mon mari étaient habillés en vêtements royaux ! J'ai vu le drapeau de notre royaume être hissé haut. Il continuait d'aller plus haut et était de rouge cramoisi, ce que j'ai compris pour représenter le sang de Jésus-Christ.
Le Seigneur Dieu, mon Père m'a parlé et m'a dit : "Ne vous sentez jamais mal aimé ou abandonné. Tu es la prunelle de mes yeux. Je suis jaloux pour toi Tout ce qui vous touche, me touche. » Le Seigneur continua, « Vous êtes un aigle et vous appartenez aux cieux, ne mangez donc pas ce qui se trouve en dessous, mangez de Ma main. ”
Il m'a demandé : "Êtes-vous prêt à vous envoler vers les cieux ? ”
J'ai dit : "Oui Seigneur. Je suis prêt pour tout ce que tu veux faire de ma vie. ”
J'ai vu deux aigles blancs voler autour des piliers du palais que j'avais déjà vus.
Puis il m'a dit,” Je veux te montrer de grandes choses. Concentrez-vous sur moi. Laissez-moi être celui que vous cherchez. Pas un don spirituel ou une révélation, mais moi. Si vous cherchez un don de prophétie ou de guérison ou une révélation, vous ne Me trouverez pas. Mais si vous Me cherchez, vous trouverez tout. Cherchez et trouvez Dieu. »
La plupart du temps quand on prie, si la lumière remplit la pièce, elle vient d'en haut puis remplit toute la pièce.
Mais cette fois-ci, Zipporah a vu la lumière venant de nous et remplit toute la pièce.
Le Seigneur a dit : « Quand tu es rempli de la vie de Dieu, tu es transformé et tu deviens comme Lui. »
J'ai vu Jésus rempli de tant de lumière. Son corps semblait être fait de lumière.
Pendant que je priais, il a commencé à me remplir jusqu'à ce que ce soit comme s'il faisait partie de moi, pas seulement à l'intérieur, mais je pouvais voir sa lumière pénétrer tout le chemin. Puis mon Père m'a dit : "tu dois être rempli de Jésus jusqu'à ce qu'il remplisse complètement ta vie. Puis tu deviens comme Jésus. Union parfaite. ” Le Seigneur a montré cette illustration à ma sœur. Elle a vu un chrétien marcher dans la rue. Parce que cette personne était tellement remplie de Jésus, quand le démon incarné l'a regardée, ils ont vraiment vu Jésus marcher dans les rues. Ils s'écriaient : « Jésus est-il revenu ?! ”
Il a dit à ma sœur : « Quand tu seras rempli de la vie de Dieu, Jésus sera vu en toi à l'intérieur et à l'extérieur. Notre Père céleste lui a dit, plus vous Me connaissez et commencez à comprendre qui je suis, l'obéissance débordera de vos cœurs. » Elle a ensuite vu l'obéissance couler du centre de son cœur comme une inondation précipitée.
Le Seigneur a dit : "Quand tu Me connais, tu M'obéiras, non pas à cause des règles écrites, mais ça coulera juste du fond de ton cœur. L'obéissance sera normale pour toi. "
___PRIS SUR LE MUR___
0 notes
Photo
Bonjour, Je m'appelle Laétitia, j'ai 28 ans et je suis la maman de Juliette qui a 5 ans, d'Antonin qui va avoir deux ans et d'un bébé prévu pour décembre.
Depuis la naissance de Juliette c'est tout notre mode de vie qui a changé. Bien sûr, avoir un enfant change la vie. Cela nous a changé nous. Profondément. Ça a changé nos idées et nos croyances. Et c'est tout un monde qui s'est ouvert à nous...J'ai pensé à l'instruction en famille assez rapidement pour Juliette, elle devait avoir 1 an tout au plus. Mon mari avait plus de craintes que moi. Pour moi, c'était la continuité de ce qu'on faisait déjà : allaitement à la demande, respect du rythme de l'enfant, bienveillance. Je ne me voyais pas réveiller mon enfant chaque matin et lui imposer un rythme de travail que nous adulte avons déjà dû mal à tenir. Metro, boulot, dodo.A 3 ans ? Ils ont le temps de vivre ça non ? Ils vont le vivre toute leur vie...Avant ses 3 ans, l'âge d'aller à l'école, on faisait déjà beaucoup de sorties avec d'autres familles et enfants. On a rapidement effacé la crainte liée à la sociabilisation : Juliette avait des copains réguliers et même invités à ses anniversaires sans aller à l'école.
Beaucoup de nos proches n'ont pas compris notre projet. Beaucoup trouvaient ça trop marginal. Beaucoup avaient peur.Maintenant que Juliette a 5 ans et qu'elle apprend librement, nous avons énormément de retour positifs, nous ne sommes pas vus comme des marginaux mais plutôt comme une famille simple, équilibrée, chanceuse même, qui fait son bout de chemin sans vagues. Avec une enfant autonome, confiante et pleine de vie. Et je veux que tous les enfants et parents aient cette chance s'ils le souhaitent.
Au moment du confinement et de l'école à la maison forcée pour toutes les familles, j'ai reçu beaucoup de messages d'appels à l'aide et de félicitations. J'étais et je suis fière de notre choix, Juliette est épanouie, elle apprend quotidiennement, elle aime sa vie. Elle a le choix, le choix d'apprendre ce qu'elle veut. Le choix d'aller à l'école si elle le veut. Et ce choix, c'est un droit. Je tiens à ce que mes enfants et tous les enfants aient encore le droit de choisir. Tout les enfants ne sont pas faits pour aller à l'école. Tout les enfants ne sont pas prêts à aller à l'école à 3 ans.. a quand la fin du stress de la continence ? A quand le respect de l'enfant et de ses envies ? Pourquoi devrait il aller à l'école s'il n'en a pas envie ?
On me disait que Juliette serait toujours collée à moi, déjà bébé avec l'allaitement et le choix de l'accompagner au mieux, puis à 3 ans du fait de notre projet d'instruction en famille.Pourtant, quand nous sommes avec d'autres familles et enfants, Juliette m'oublie totalement. Elle va a l'athlétisme, au jeu de peindre et à la forest school, à sa demande, et je n'y suis pas. Il suffisait d'attendre qu'elle soit prête à s'éloigner de moi. Qu'elle le demande. Qu'elle le choisisse.
Depuis quelques jours, notre droit de pratiquer l'instruction en famille est menacé. Le gouvernement souhaite rendre l'école obligatoire. Nous en avons parlé à Juliette. Elle ne souhaite pas aller à l'école pour l'instant. Et je la comprends, elle peut apprendre tout ce qu'on y apprend à la maison, et même plus. Tout en ayant du temps libre pour faire ce qu'elle aime. Juliette est une enfant qui bouge énormément et aime parler, je ne la vois absolument pas s'épanouir dans une salle de classe actuellement. Je pense qu'elle ira à l'école un jour, elle souhaite devenir sage femme mais, encore une fois, ce sera son choix et parce qu'elle en aura envie ou besoin. J'ai confiance en elle suffisamment pour savoir qu'elle arrivera à faire ce qu'elle veut de sa vie.
Et après tout, l'école n'est pas gage de réussite. En attendant, elle apprend à l'école de la vie. Elle apprend à se connaître. Elle apprend à apprendre. Elle apprend à chaque instant, avec joie et envie. Et ça marche. L'envie est le moteur des apprentissages.
Juliette, son petit frère, notre bébé à naître, ses copains, et tous les autres enfants doivent avoir le droit de choisir. C'est mon souhait le plus cher. C'est pour ça que j'écris ceci aujourd'hui. Pour conserver ce droit. Pour nous mais aussi pour vous.
#unschooling#ief#nonsco#eniefmercimesenfantsvontbien#mondaprès#liberté#resilience#climatechange#socialjustice#childrenlivesmatter#teamjedi#portraits
1 note
·
View note
Text
Ce post va probablement être vraiment très long parce que c'est quelque chose qui est présent dans ma vie depuis de très nombreuses années, mais je n'arrive pas à en parler donc je le fais maintenant, ici.
Je ne sais pas comment dire ça mais mon frère a une maladie mentale, je ne sais pas si ça se dit, si c'est correct de dire de quelqu'un qu'il est un malade mental mais mon frère a très clairement un problème même s'il n'a jamais été diagnostiqué. Probablement une dépression qui dure depuis des années ou autre chose qu'on confond avec une dépression. Je n'en ai jamais, ou très peu parlé ici, principalement parce que j'en ai honte et aussi parce que les mots ne suffisent pas à expliquer cette situation.
Il a fait un bac S, un peu sous la pression de mes parents, puis il a enchaîné sur un BTS de commerce international (dans le lycée dans lequel je suis allée quelques années plus tard d'ailleurs) parce qu'il voulait faire de l'anglais mais il a arrêté parce que de toute façon il n'y arrivait pas, parce que ça ne l'intéressait pas, et parce que de toute façon, c'est quelqu'un de très introverti donc qu'est-ce qu'il irait faire dans des études de commerce international, je vous le demande. De toute façon, il ne faisait que sécher. L'année d'après, il a commencé une licence d'histoire, probablement pour faire comme notre mère. Il a également fini par arrêter. L'année d'après, il n'a rien fait, à part des petits stages dans une association qui l'aidait pour son orientation, il a gardé le fils du cousin de mon père, et il jouait dans la compagnie de notre cousin dans un petit théâtre souvent plusieurs fois par jour, ce qui faisait qu'il pouvait disparaître des fois pendant 2-3 semaines. Il a fini par s'inscrire en fac de lettres, dans une licence de lettres classiques ou modernes, je ne sais plus, dans laquelle il faisait du théâtre en conservatoire. Il a réussi à valider ses 3 années, avoir sa licence. L'an dernier, il a dit à nos parents qu'il n'était pas sûr de vouloir faire du théâtre et qu'il voulait essayer d'être bibliothécaire, ou professeur des écoles. Il n'a pas réussi à rentrer en licence pro pour préparer le concours de bibliothécaire, alors cette année il est en M1 de sciences de l'éducation. Sauf qu'il a dit à mes parents en cours d'année qu'il ne se sentait pas de devenir enseignant au final. De toute façon, il leur a dit hier qu'il n'avait pas réussi le concours. Donc : il ne sait pas ce qu'il va faire l'an prochain. Il aura 25 ans le 31 mai et je ne sais pas comment parler de ça mais c'est comme si mes parents étaient arrivés à un moment où ils étaient à cours de solutions. Je crois qu'ils sont très angoissés et tristes pour lui.
Honnêtement je ne sais même pas comment décrire avec des mots propres sa personnalité. Il a toujours été une personne très calme et introverti, et je pense que ça a contribué au fait qu'on n'a pas su voir le moment où il a commencé à mal aller pour de vrai. Peut-être qu'il a été écrasé par les personnalités de Gaspard et la mienne, parce que tous les deux nous sommes plus bruyants, plus agités, et Gaspard est réellement l'opposé de Léo. Je ne connais personne qui a autant d'amis que Gaspard alors que Léo, c'est plutôt le grand mystère, et c'est même plutôt inquiétant. Je ne connais pas ses amis, je ne sais pas s'il en a et de toute façon il ne sort jamais. En fait, le contacter est de toute manière extrêmement difficile parce qu'il ne répond ni à son téléphone (quand il ne l'a pas perdu/cassé) ni à ses SMS. C'est quelqu'un qui ne parle pas, et quand je dis ça : il passe des repas, des journées entières à ne rien dire, à parler très doucement, par monosyllabes, ce qui, dans ma famille où on parle trop fort et trop globalement, paraît un peu étrange. Il paraît totalement éteint, dort beaucoup, écoute énormément de musique (peut-être la seule passion qu'il a ? Je ne sais pas). Et en même temps, il a parfois des périodes, plutôt rares honnêtement, où il est drôle, tout va bien.
Ce matin, j'étais dans la voiture avec ma mère et je lui ai dit que je pensais que Léo était dépressif. Je ne lui avait jamais dit auparavant, même si ça fait deux ou trois ans que j'y pense parce que quelque part, je n'avais pas envie qu'elle admette que son fils puisse être malade. Honnêtement j'ai honte de le dire mais je pense que j'aime moins mon frère. Même s'il n'avait pas été malade, lui et moi on est trop différents. On a presque 7 ans d'écart et j'ai parfois l'impression qu'on n'appartient pas à la même génération. On a juste jamais été proches et il y a quelques années, l'idée des frères et sœurs qui ne se parlent peu/jamais me paraissait impossible, mais en fait c'est probablement ce qui m'attend et le pire c'est que soit ça me laisse indifférente, soit je suis soulagée de ne plus avoir à le supporter. Honnêtement des fois j'ai envie de lui demander pourquoi est-ce qu'il ne peut pas être normal. C'est extérieur à sa maladie je pense mais c'est la seule personne au monde qui critique et remet en cause l'utilité des messages de vaccins à la radio ou du nutri-score. C'est méchant de dire ça mais c'est la vérité : je l'aime moins et c'est probablement parce qu'on est trop différents lui et moi, mais aussi parce qu'il ne se fait pas soigner et je ne sais même pas comment expliquer à quel point une personne qui souffre d'un problème mental est épuisante (faites-vous soigner ou suivre, vraiment). Je me sens hyper coupable de parler de tout ça d'un seul coup, mais c'est ce qui se passe dans ma vie depuis des années, c'est ma vie quotidienne. Il y a énormément d'autres choses que j'aimerais écrire mais... voilà, c'est mon frère, il est plus ou moins dans une petite impasse dans sa vie en ce moment, et j'ai de plus en plus de mal à l'aimer. J'aurais aimé décrire tout ça beaucoup mieux.
17 notes
·
View notes
Text
22- LA BANLIEUE
Mes années à la fac ne me servent à rien. Je n'aime pas ce que j'apprends, je n'aime pas les gens avec qui j'apprends et je ne comprends pas ce que je fais là. Tout ce que je veux, c'est baiser, danser et bien m'habiller. J'ai laissé les autres décider pour moi et je me suis retrouvé avec un bac d'économie et maintenant j'essaye d'apprendre le droit. Le droit (sauf l'histoire du droit) et l'économie, ҫa m'ennuie. J'aime bien dessiner des chaussures de femme, des pantalons ou des chapeaux; mais même pour ҫa, je ne me prends pas au sérieux, c'est un passe-temps, ce n'est pas un métier. Il faut faire du droit quand on ne sait pas ce qu'on veut faire parce que ҫa mène à tout. Avocats, clerc de notaires, huissiers de justice, ce sont des personnages de romans de Balzac, ce n'est pas mon futur. Les étudiants, là, se comportent comme des fachos et sont homophobes. Ils s'étonnent que je ne veuille pas faire de "Prépa militaire". Ils passent tous les weekends à la caserne et quand ils feront leur service militaire, ils seront déjà officiers. Non, je ne serai pas non plus un simple trouffion parce que mon service militaire, je ne le ferai pas. La foi dans laquelle j'ai grandi interdit de faire le service militaire, la non-violence est de base. Les objecteurs de conscience doivent passer en prison le double de temps qu'ils auraient passé au service militaire. Quand un "frère" partait faire ses deux ans de prison, il y avait une fête de départ, des cadeaux et aussi beaucoup de prières. Nous étions tous très fiers. Certains se donnaient la peine de leur rendre visite à Fleury-Mérogis et devaient faire part de leur expérience sur l'estrade, au micro devant le pupitre. Même si l'allocution était spontanée et ne serait pas notée, il fallait faire attention à ses gestes, à son contact avec l'auditoire et à la construction de son message. Les lettres des détenus étaient lues devant toute la congrégation. S'en suivaient de nouvelles prières. Je n'y suis jamais allé à Fleury, j'étais trop jeune. La foi m'est devenue superflue, mais le dégoût pour cette univers masculin primitif est resté. Les uniformes sont magnifiques et les aventures de Jeff Stryker en prison sont très excitantes mais rien n'y fait, je ferais tout pour être réformé P4, psychologiquement perturbé!
Le cours est vraiment trop assommant, Nathalie propose d'aller chez elle écouter des disques. Nathalie était la meilleure amie de Catherine au lycée Émile Dubois. Ils voulait lui faire redoubler sa première B alors ses parents l'ont mise dans une "boîte à bac, privée" pour sa terminale. Catherine a fait la fête avec moi et n'a pas eu son bac; moi, je l'ai eu de justesse et Nathalie aussi. Nous nous retrouvons ensemble en droit. L'univers de Nathalie est très différent de celui de Catherine. Elle habite aussi un immeuble récent du 13ème, mais pas dans un HLM. C'est une résidence avec interphone. Nathalie n'utilise que sa particule pour son nom mais sur la sonnette, il y a son nom en entier "Brugerolle de Fraissinette" Ҫa laisse pas beaucoup de place pour des prénoms. Je comprends enfin pourquoi des fois elle paraphe avec un BdF. J'ai jamais osé demander. Qu'est ce que c'est chic! L'appartement est immense mais bas de plafond. Il fait sombre, les stores à lamelles sont légèrement inclinés, des meubles chinois en laque noire occupent tout l'espace. La mère de Nathalie est eurasienne d'origine vietnamienne. Elle est très typée. Très maigre avec beaucoup de cheveux très noirs, elle se fait les ongles avec un petit flacon YSL. On dirait Eartha Kitt! Elle ne se lève pas pour dire bonjour, elle ne veut pas rater son vernis. Nathalie m'apprend le mot "quarteronne", Nathalie Brugerolle de Fraissinette est très fière d'être quarteronne. Pour moi ҫa sonne plutôt comme une descendante de chevaliers croisés, mais ҫa veut simplement dire qu'elle est un quart asiatique. Personne ne pourrait l'imaginer. Nathalie est un peu ronde et très blanche, il y a peut-être dans ses yeux un mini signe de bride mais il faut vraiment le savoir. Le père est ingénieur sur une plateforme pétrolière "en" Abu Dhabi (ne surtout pas dire "à" Abu Dhabi), et n'est jamais là. Nous nous dirigeons en piaffant au fond du couloir. Eartha Kitt comprend tout de suite que ce n'est pas aujourd'hui que sa fille aura enfin un petit ami. La chambre de Nathalie est minuscule mais elle a, pour elle toute seule, une chaine compacte Philips avec platine disque, radio FM et lecteur de cassettes "auto-reverse. Elle adore "Mad World" de Tears for Fears. Moi aussi. J'avais l'impression que la semaine dernière lorsque je lui avais dit que je n'avais pas l'argent pour pouvoir me l'acheter, qu'elle n'en avait jamais entendu parler. Je suis intrigué. Va-t-elle me l'offrir? Non, elle m'offre de partager son "Jambon-purée". Il y en a si peu, je lui laisse l'intégralité des seules calories qu'elle s'autorise. Il est temps d'aller au Luco, je dis que c'est une bonne idée mais c'est quoi le Luco? Je ne pose pas cette question idiote et je la suis. "Au revoir, madame". Eartha Kitt a un ongle qui la préoccupe énormément et lance un "Au revoir, Philippe" sans lever la tête. Nous préparons nos cartes oranges zones 1 et 2. Nous avons "le ticket chic et choc " comme le dit la publicité et nous partons pour le jardin du Luxembourg; le "Luco" en jargon étudiant.
La carte orange la moins chère est toujours zone 1 et 2. La zone 1 c'est Paris "Intra Muros", la zone 2 c'est la très proche banlieue. Moi, je sais que la vrai zone, c'est Malakoff et que tous les banlieusards sont des zonards. Il y a un moins de 50 ans, l'ancien emplacement des fortifications de Paris était un gigantesque terrain vague recouvert de bidonvilles. La bordure de Malakoff n'avait rien a envier aux favelas brésiliennes. Je lis "Voyage au bout de la nuit" de Céline (mais dans l'édition de la Pléiade) et l'enfer qu'il décrit, c'est ma banlieue, c'est Malakoff, glauque et sordide. Malakoff c'est en zone 2, quelle chance, rien ne me différencie des vrais parisiens. La zone 3 c'est trop la honte! La zone 4, ҫa peut-être bien si tu habites à Versailles ou au Vésinet mais la zone 5, c'est de nouveau l'horreur. Quoi qu'il en soit, je sais aussi que quitter Malakoff, c'est devoir subvenir à mes propres besoins, et ҫa je n'y suis pas encore prêt. Il faut encore supporter le beau-père.
En zone 3, il y avait eu l'année d'avant Gilles. Gilles n'avait que 16 ans, et moi, j'étais pas encore majeur, on s'était rencontré au Broad. Il habitait avec ses parents à Noisy-le-Sec. On attendait 9 heures du matin qu'il n'y ait plus personne chez moi à Malakoff. J'étais super fatigué mais Gilles était très mignon et une cochonne au lit. Ҫa valait la peine de rester réveillé, trois heures de baise avant de devoir déguerpir à nouveau. Mon lit n'avait qu'une place et c'est assez réjoui que je conduisait Gilles dans le grand lit parental, l'ultime blasphème. Un lit en bois de roses avec des incrustations fleurie, un héritage de Mémé, la grand-mère du beau-père. Après avoir rajouté des positions au Kamasoutra, les draps n'étaient pas toujours très propres. Nous partions dans la salle de bains chercher une éponge, de l'eau chaude et un sèche-cheveux et rien n'y paraissait. Ҫa nous faisait tellement rire. Gilles m'adorait, je crois que j'étais son premier amour. Après quelques semaines de nos amours insomniaques, il avait fallu rencontrer les meilleurs amis, à Noisy. C'était loin mais comment résister à la curiosité de découvrir son chez-lui. En arrivant dans sa "cité", j'avais déjà senti que malgré nos origines sociales prolétaires identiques, nos environnements était bien différents. Le 93 c'était beaucoup plus "violent" que le 92. Mon éducation religieuse avait été très stricte mais avait été une éducation. J'avais appris à lire, en solitaire, en conversation ou en discours devant une assemblée, j'avais un vocabulaire. Avoir lu la bible trois fois de fond en comble avait quand même changé ma vision du monde. La représentation des aveugles de Jéricho par Nicolas Poussin au Louvre, c'était passionnant. Les 5 amis de Gilles écoutaient du rap que je n'ai jamais entendu, ... en français. Ils m'avait regardé, consternés, j'étais juste bien propre sur moi et un peu chic. Ils avaient voulu lui crier: "Merde, qu'est-ce que tu fous avec un bourge?" mais avaient seulement demandé comment on s'était rencontré. Ҫa n'avait pas été une question, ҫa avait été une accusation. Gilles avait tenté avec moi de faire son coming out, mais ҫa ne se passait pas comme prévu. J'avais vu leur univers s'effondrer sous leurs yeux, leur ami d'enfance était devenu une tarlouze. Seule la copine un peu grosse semblait intéressée par ma présence et prête à m'adopter. J'avais inventé un prétexte pour m'éclipser, ... pour toujours. C'était vraiment trop compliqué. Si j'avais décidé de disparaître de la vie de Gilles, lui, n'avait pas dit son dernier mot. Je l'avais retrouvé récemment, plus beau que jamais, successivement à l'entrée du Broad et ensuite des Bouchons. Il m'avait toisé, parlé à voix basse avec l'autre videur et avait laissé un petit moment avant de m'autoriser à rentrer. On croyait rêver. Une autre fois, alors qu'Yves le portier du Broad était tout seul, il m'avait raconté qu'il m'aimait bien mais que je n'avais pas du tout été sympa avec Gilles. Il s'était fait virer de chez lui après son coming out, avait essayé de me joindre mais je l'avais ignoré et il avait eu des moments très difficiles. Maintenant, tout allait mieux, mais il m'en voulait énormément. Je ne savais pas encore que ҫa irait encore plus loin. Deux ans plus tard, il aurait le rôle principal dans le nouveau film X de Jean-Daniel Cadinot "Sous le Signe de l'Étalon" avec comme pub, une magnifique photo de lui en blond décoloré. Je regarderai le film, mais je ne reconnaîtrai pas sa queue, c'était comme s'il s'était fait doubler pour les scènes de cul. Je la connaissais bien sa queue quand même! Plus tard encore, il mourrait du SIDA, comme tous les autres. JE N'AI PAS TUÉ GILLES! La banlieue a tué Gilles.
Malakoff est encore communiste mais de plus en plus annexé par la capitale. Le Théâtre 71 est sensé attirer toute l'intelligentsia parisienne, l'INSEE a le building le plus imposant depuis 74 et la section droit de l'illustre fac de médecine Paris V ne désemplit pas depuis 1976. Eh oui, je me retrouve en fac à 10 minutes à pieds de chez moi. Chaque rame du métro délivre ses centaines d'apprentis beaux parleurs mais moi j'arrive depuis l'autre côté. Je n'ai pas traversé le périphérique. Je déteste ne pas être Parisien. Jimmy Sommerville chante: "Run away, turn away, run away..." Mais comment survivre? Je crois être banlieusard mais je me trompe, je suis déjà le pire des Parisiens. J'étouffe dès que je vois ces petits pavillons lamentables et veux vomir devant les HLM. C'est pour ҫa que Gilles n'était pas possible. Mon monde à moi est civilisé, je ne me fais pas mettre à la porte, c'est moi qui décide quand je m'en vais!
Le beau-père, il travaille à Paris rue Cognacq-Jay pour TF1. Il est une sorte de magasinier. Un jour il ramène une petite annonce du tableau collectif. Un réalisateur de films échange une chambre non mansardée dans le 15ème contre des heures de baby-sitting. Maman ne pleure pas, maman ne pleure jamais, mais elle est triste. Elle ne me voyait plus beaucoup, mais j'habitais là encore. L'ancienne communiste était si fière d'avoir un fils qui faisait des études. Jimmy continue à chanter: "You leave in the morning with everything you own in a little black case, Alone on a platform, the wind and the rain on a sad and lonely face" Je ne suis pas sur le quai d'une gare, mais sur celui du métro et je pars à seulement 3 kilomètres en fait. Je reviendrai pour les dîners du vendredi soir, ceux avec les escargots et la belle porcelaine.
8 notes
·
View notes
Text
“Il a… très bien parlé…. Buvons… à sa santé…” (vieille chanson ’à boire’ sur l'air de Aux armes, citoyens).
Les lampions élyséens sont éteints, et “la messe est dite’‘ : l'Oracle a laissé tomber son analyse. Après un trop long silence (mal venu dans ces circonstances), les français attendaient… au fond, ils n'attendaient rien. C'est l'homme-Macron qui est décrédibilisé : son absence chronique d'empathie est multidirectionnelle. Il ne comprend rien ! Même en ayant lu et relu ’'la Psychologie des foules” de Gustave le Bon, je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi les français ont mis tant de temps à voir ce qui crevait les yeux depuis le début. Et plus étonnant encore, pourquoi le “socle dur” des 21 % qui ont soutenu son absence de programme en 2017 semblerait rester fidèle à cette non-doctrine. Tout cela me dépasse.
Il faut reconnaître à sa décharge que ça doit être particulièrement inconfortable de se sentir rejeté en tant que “soi-même” par tout un peuple qu'on croyait avoir séduit. On sait bien que le cuir des hommes politiques n'est pas le même que celui des hommes normaux, mais celui-là est tout de même un perdreau du printemps qui n'a sans doute pas eu encore le temps de se tanner devant l'adversité. Mais après avoir cru qu'on était élu pour ce que l'on est, pour un programme (même inexistant) et sur des idées que l'on avait soigneusement choisies parce qu'on les avait imaginées susceptibles d'attirer suffrages et popularité (Pas populisme, hein ! Quelle horreur ! Etre “du peuple” et “au peuple’' ? Et puis quoi encore ?), comme ça doit faire mal, de se rendre compte qu'on est pour les français, ce que Rome était aux yeux de Camille ’'l'unique objet de (leur) ressentiment” (Horace, IV - 5)
Pour éviter les hurlement des fonctionnaires -ses frères- Emmanuel Macron a refusé de faire “la chasse au gaspi” dans le “pognon dingue” des dépenses de l'Etat, ces gabegies inutiles faites de doublons à tous les étages, des 1250 (mais oui ! C'est le chiffre IFRAP) “Comités Théodule”, inutiles à 95 % si on est indulgent, des placards dorés, des prébendes pour petits copains, de népotisme de caste (et d'ENA), d'emplois inutiles, d'avantages immérités, d'absentéisme institutionnel, de subventions mortifères, de cumuls de fonctions, de choix dangereux, inutiles et parfois mortels (telles la “Transition écologique”, le puits des Danaïdes qu'est devenue l'immigration, les mauvais budgets-menteurs… et j'en oublie tellement…).
Il ne fait aucun doute que les milliards gaspillés par toutes les “politiques de la ville” ou pour “la lutte contre le réchauffement” ont eu pour seul résultat de… chauffer les esprits jusqu'à les porter à ébullition, et à foutre en l'air la réputation de paradis touristique de notre pays, sa respectabilité, son économie, son commerce, un peu son industrie, et certainement son image… Au fait… Pour sortir du marasme où son impéritie et son entêtement, sa morgue et sa prétention, la nullité crasse et l'inculture profonde de son entourage nous ont plongés, qu'a-t-il dit, hier soir ?
De manière peu surprenante, il a fait “du Macron”… ce qui était un peu prévu, mais est le contraire de ce qui était espéré : on lui parle de sentiments, de cœur, de souffrance… et aussi d'argent, et il n'entend que ce qui tourne autour de ce dernier mot. Secrètement, j'espérais un mot sur les radars (à diviser par deux de toute urgence : c'est nécessaire, facile et peu coûteux), sur les 80 km/heure (c'est urgent, et tellement attendu), ou sur un changement prochain du personnel politique. Pourtant, un nouveau premier ministre et un nouveau ministre de l'Intérieur, un départ des plus antipathiques et des plus insupportables de ses ministres -les Darmanin, Castaner, Griveaux, Schiappa, Béloubet… sans parler de tous ceux qui ne servent à rien- aurait fait baisser la température de plusieurs degrés. Mais j'ai eu tort d'espérer : l'empathie de notre Président est aussi limitée que sa “comprenette”, et rien, dans son parcours personnel, ne lui permet d'avoir un cœur. Lorsqu'on lui demande : aimez-vous les français ?, il répond : “J'aime la France ”(ce qui, pour un Président de la République française, est vraiment le minimum syndical !).
Du coup,… aucune des mesures qu'il propose n'est mauvaise en soi : un smic à +100 €… des heures sup’ enfin revenues là où Sarkozy les avait portées… l'annulation des invraisemblables super-punitions pour les retraites de < 1200 €… une “prime de fin d'année” éventuelle -mais qui ne coûte rien à l'Etat (à qui, il faut le noter, aucun effort spécifique n'est demandé, ce qui est un comble !)… Aucune de ces mesures n'est critiquable… mis à part qu'il eût impérativement fallu les annoncer dès la première semaine de manifestation. En gros, rien à redire. Mais…
Mais le prix à payer, c'est son refus de changer sur le fond, ce qui est la seule chose qui lui est demandée par tout le monde ! Il a, si on me pardonne, “fait dans le Macron’' ! Poursuite des réformes (alors qu'on attendait un ’'moratoire” comme son grand dadais les adore), dont celles relatives au climat (on frémit à ce qui va nous tomber sur la cafetière dès que la température retombera un peu sur les ronds-points !). Notons au passage qu'il a parlé à 6 reprises de “Climat” (avec l'apparition de ce néologisme paniquant : “la dette climatique”. Au fou !). Il devait dire : “On parlera de la fin du monde dans un an, si la crise des fins de mois est résorbée”…
En face de ces 6 mentions de ce sujet si controversé et en très grande partie responsable des demandes des manifestants, il n'a parlé qu'une seule fois d'immigration et encore, dans une liste de sujets sur lesquels ‘’il faudra que des groupes de travail se penchent’’, sans tenir compte des milliards dépensés pour réchauffer des serpents dans notre sein, ni de l'impression d'injustice des pauvres retraités de l'agriculture qui touchent moins que n'importe quel clampin descendant d'un bateau de passeurs dits “ONG”. Et ça, c'est une faute bien plus qu'une erreur. En revanche, les “Gilets jaunes ” sont prévenus : “Jupiter ne tolère pas leurs exactions” (et s'ils recommencent, il fait quoi ? Les gros yeux ? La déportation ? La case “Prison’' ? Ou, plus vraisemblablement… il les regarde faire, comme depuis 4 semaines... (comme quoi, on peut avoir raison sur le fond et tort sur la forme ! ’'Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute…” aurait commenté la Fontaine !).
L'ennui, c'est que je ne vois pas, à chaud, et tout de suite après ce (n + 1) ième discours pour rien, de vraies raisons de ramener tous les retraités à la maison : ils sont majoritaires sur les barrages, très solidaires les uns des autres, et pensent, avec juste raison que c'est un “dû” pour tous que de “profiter” des efforts énormes consentis pendant leur longue vie professionnelle : il répond “économie” à une “question de principe”. Une fois de plus, j'espère me tromper… mais je ne nous vois pas sortir de l'ornière dans les jours qui viennent. Plaise au Ciel que j’aie tort !
H-Cl.
1 note
·
View note
Text
LA FILLE AUX POMMES !
LA FILLE AUX POMMES !
S'il vous plaît lire cette histoire intéressante qui est sur le point d'être dans un film. La fille aux pommes. Une histoire vraie de survie de l'Holocauste et des voies mystérieuses de Dieu qui ont rassemblé les gens ici en Amérique après que leurs vies se soient touchées dans les jours sombres d'Hitler. Août 1942. Piotrkow, Pologne Le ciel était maussade ce matin-là alors que nous attendions anxieusement. Tous les hommes, femmes et enfants du ghetto juif de Piotrkow avaient été rassemblés sur une place. La rumeur s'était répandue que nous étions déplacés. Mon père n'était mort que récemment du typhus, qui sévissait dans le ghetto surpeuplé. Ma plus grande peur était que notre famille soit séparée. « Quoi que tu fasses, me murmura Isidore, mon frère aîné, ne leur dis pas ton âge. Dis que tu as seize ans. «J'étais grand pour un garçon de 11 ans, donc je pouvais réussir. De cette façon, je pourrais être considéré comme précieux en tant que travailleur. Un SS s'est approché de moi, ses bottes claquant sur les pavés. Il m'a regardé de haut en bas, puis m'a demandé mon âge. — Seize, dis-je. Il m'a dirigé vers la gauche, où mes trois frères et d'autres jeunes hommes en bonne santé se tenaient déjà. Ma mère a été déplacée vers la droite avec les autres femmes, enfants, malades et personnes âgées. J'ai chuchoté à Isidore : « Pourquoi ? Il n'a pas répondu. J'ai couru à côté de maman et j'ai dit que je voulais rester avec elle. — Non, dit-elle sévèrement. 'Partir. Ne soyez pas une nuisance. Allez avec vos frères. Elle n'avait jamais parlé aussi durement auparavant. Mais j'ai compris : elle me protégeait. Elle m'aimait tellement que, juste cette fois, elle a fait semblant de ne pas l'être. C'était la dernière fois que je la voyais. Mes frères et moi avons été transportés dans un wagon à bestiaux en Allemagne. Nous sommes arrivés au camp de concentration de Buchenwald une nuit plus tard et avons été conduits dans une caserne bondée. Le lendemain, on nous a remis des uniformes et des numéros d'identification. « Ne m'appelez plus Herman. dis-je à mes frères. 'Appelle-moi 94983.' J'ai été mis au travail dans le crématorium du camp, chargeant les morts dans un ascenseur à manivelle. Moi aussi, je me sentais mort. Endurci, j'étais devenu un numéro. Bientôt, mes frères et moi avons été envoyés à Schlieben, l'un des sous-camps de Buchenwald près de Berlin. Un matin, j'ai cru entendre la voix de ma mère. "Fils," dit-elle doucement mais clairement, je vais t'envoyer un ange.' Puis je me suis réveillé. Juste un rêve. Un beau rêve. Mais dans cet endroit, il ne pouvait y avoir d'anges. Il n'y avait que du travail. Et la faim. Et la peur. Quelques jours plus tard, je me promenais dans le camp, autour de la caserne, près de la clôture en fil de fer barbelé où les gardes ne pouvaient pas facilement voir. J'étais seul. De l'autre côté de la clôture, j'ai repéré quelqu'un : une petite fille aux boucles légères, presque lumineuses. Elle était à moitié cachée derrière un bouleau. Je jetai un coup d'œil autour de moi pour m'assurer que personne ne me voyait. Je l'appelai doucement en allemand. « Avez-vous quelque chose à manger ? » Elle ne comprenait pas. Je me suis rapproché de la clôture et j'ai répété la question en polonais. Elle s'avança. J'étais mince et maigre, avec des chiffons enroulés autour de mes pieds, mais la fille ne semblait pas effrayée. Dans ses yeux, j'ai vu la vie. Elle sortit une pomme de sa veste en laine et la jeta par-dessus la clôture. J'ai attrapé le fruit et, alors que je commençais à m'enfuir, je l'ai entendue dire faiblement : « Je te verrai demain. Je suis retourné au même endroit près de la clôture à la même heure tous les jours. Elle était toujours là avec quelque chose à manger pour moi - un morceau de pain ou, mieux encore, une pomme. Nous n'osions ni parler ni nous attarder. Se faire prendre signifierait la mort pour nous deux. Je ne savais rien d'elle, juste une gentille fermière, sauf qu'elle comprenait le polonais. Quel était son nom? Pourquoi risquait-elle sa vie pour moi ? L'espoir était si rare, et cette fille de l'autre côté de la clôture m'en a donné, aussi nourrissant à sa manière que le pain et les pommes. Près de sept mois plus tard, mes frères et moi étions entassés dans un wagon à charbon et expédiés au camp de Theresienstadt en Tchécoslovaquie. « Ne reviens pas », ai-je dit à la fille ce jour-là. 'Avaient quitté.' Je me suis tourné vers la caserne et je n'ai pas regardé en arrière, je n'ai même pas dit au revoir à la petite fille dont je n'avais jamais appris le nom, la fille aux pommes. Nous étions à Theresienstadt pendant trois mois. La guerre touchait à sa fin et les forces alliées se rapprochaient, mais mon sort semblait scellé. Le 10 mai 1945, je devais mourir dans la chambre à gaz à 10h00. Dans le calme de l'aube, j'ai essayé de me préparer. Tant de fois la mort semblait prête à me réclamer, mais d'une manière ou d'une autre j'avais survécu. Maintenant, c'était fini. J'ai pensé à mes parents. Au moins, pensais-je, nous serons réunis. Mais à 8 heures du matin, il y a eu une agitation. J'ai entendu des cris et j'ai vu des gens courir dans tous les sens à travers le camp. J'ai rattrapé mes frères. Les troupes russes avaient libéré le camp ! Les portes se sont ouvertes. Tout le monde courait, alors moi aussi. Étonnamment, tous mes frères avaient survécu ; Je ne sais pas comment. Mais je savais que la fille aux pommes avait été la clé de ma survie. Dans un endroit où le mal semblait triomphant, la bonté d'une personne m'avait sauvé la vie, m'avait donné de l'espoir dans un endroit où il n'y en avait pas. Ma mère avait promis de m'envoyer un ange, et l'ange était venu. Finalement, je me suis rendu en Angleterre où j'ai été parrainé par une organisation caritative juive, hébergé dans une auberge avec d'autres garçons qui avaient survécu à l'Holocauste et formés à l'électronique. Puis je suis venu en Amérique, où mon frère Sam avait déjà déménagé. J'ai servi dans l'armée américaine pendant la guerre de Corée et je suis retourné à New York après deux ans. En août 1957, j'avais ouvert mon propre atelier de réparation électronique. Je commençais à m'installer. Un jour, mon ami Sid que je connaissais d'Angleterre m'a appelé. 'J'ai un rendez-vous. Elle a une amie polonaise. Double rendez-vous.' Un rendez-vous à l'aveugle ? Nan, ce n'était pas pour moi. Mais Sid a continué à me harceler, et quelques jours plus tard, nous nous sommes dirigés vers le Bronx pour récupérer son rendez-vous et son amie Roma. Je devais admettre que pour un blind date ce n'était pas si mal. Roma était infirmière dans un hôpital du Bronx. Elle était gentille et intelligente. Belle aussi, avec des boucles brunes tourbillonnantes et des yeux verts en forme d'amande qui brillaient de vie. Nous sommes allés tous les quatre �� Coney Island. Roma était facile à parler, facile d'être avec. Il s'est avéré qu'elle se méfiait aussi des rendez-vous à l'aveugle ! Nous étions tous les deux en train de rendre service à nos amis. Nous nous sommes promenés sur la promenade, profitant de la brise salée de l'Atlantique, puis avons dîné au bord du rivage. Je ne me souvenais pas d'avoir passé un meilleur moment. Nous nous sommes entassés dans la voiture de Sid, Roma et moi partageant la banquette arrière. En tant que Juifs européens ayant survécu à la guerre, nous savions que beaucoup de choses n'avaient pas été dites entre nous. Elle a abordé le sujet : « Où étiez-vous, demanda-t-elle doucement, pendant la guerre ? — Les camps, dis-je. Les terribles souvenirs encore vivaces, la perte irréparable. J'avais essayé d'oublier. Mais vous ne pouvez jamais oublier. Elle acquiesça. « Ma famille se cachait dans une ferme en Allemagne, non loin de Berlin », m'a-t-elle dit. — Mon père connaissait un prêtre et il nous a procuré des papiers aryens. J'imaginais à quel point elle avait dû souffrir elle aussi, la peur, une compagne constante. Et pourtant, nous étions ici tous les deux des survivants, dans un nouveau monde. « Il y avait un camp à côté de la ferme. Roma a continué. « J'ai vu un garçon là-bas et je lui jetais des pommes tous les jours. » Quelle coïncidence incroyable qu'elle ait aidé un autre garçon. 'A quoi ressemblait-il? J'ai demandé. «Il était grand, maigre et affamé. J'ai dû le voir tous les jours pendant six mois. Mon cœur battait la chamade. Je ne pouvais pas le croire. Cela ne pouvait pas être. — Vous a-t-il dit un jour de ne pas revenir parce qu'il quittait Schlieben ? Roma me regarda avec étonnement. 'Oui!' 'C'était moi!' J'étais prêt à éclater de joie et de crainte, inondé d'émotions. Je ne pouvais pas le croire ! Mon ange. 'Je ne te laisse pas partir.' J'ai dit à Roma. Et à l'arrière de la voiture à ce rendez-vous à l'aveugle, je lui ai proposé. Je ne voulais pas attendre. 'Tu es fou!' elle a dit. Mais elle m'a invité à rencontrer ses parents pour le dîner de Shabbat la semaine suivante. Il y avait tellement de choses que j'avais hâte d'apprendre sur Roma, mais les choses les plus importantes que j'ai toujours sues : sa ténacité, sa bonté. Pendant de nombreux mois, dans les pires circonstances, elle était venue à la clôture et m'avait redonné espoir. Maintenant que je l'avais retrouvée, je ne pouvais plus la laisser partir. Ce jour-là, elle a dit oui. Et j'ai tenu parole. Après près de 50 ans de mariage, deux enfants et trois petits-enfants, je ne l'ai jamais lâchée. Herman Rosenblat de Miami Beach , Floride Cette histoire est en train d'être adaptée dans un film intitulé The Fence. Cet e-mail est destiné à toucher 40 millions de personnes dans le monde. Rejoignez-nous et soyez un maillon de la chaîne commémorative et aidez-nous à la distribuer dans le monde entier. Veuillez envoyer cet e-mail à 10 personnes que vous connaissez et leur demander de continuer la chaîne commémorative. S'il vous plaît, ne le supprimez pas simplement. Cela ne vous prendra qu'une minute pour le transmettre.
Merci!
0 notes
Text
Saint Joseph, le juste !
(Propos recueillis par Bernard Le Néel)
Le 8 décembre 1870, Léon XIII proclamait saint Joseph « Patron de l'Église universelle ». Cent cinquante ans plus tard, le pape François lance une « Année saint Joseph », qu'il présente dans un document intitulé Patris corde. Il choisit ces deux mots, pour nous dire :
Prenez le temps de faire attention à Joseph. Il a aimé Jésus avec un cœur de père et, dans sa personne, Dieu nous a fait un beau cadeau !
Le « juste »
Tournons donc notre regard vers cet homme parce que Jésus a beaucoup appris en le voyant vivre et en dialoguant avec lui chaque jour ! L'Évangile dit que « Joseph était un homme juste » (Mt 1, 19) ; ceux qui connaissent le monde juif savent que ce mot dit tout. Le « juste », tsaddiq en hébreu, est celui en qui se trouve résumé tout le message de la Bible, un homme droit et fidèle, qui écoute Dieu, connaît les Psaumes et qui sait prier … Bref, avec un seul mot, Joseph est présenté comme un saint, un fleuron de l'Ancien Testament arrivant à la porte du Nouveau, choisi par Dieu à ce moment suprême de l'histoire du peuple élu pour être le serviteur, l'éducateur du Messie.
Joseph, c'est un nom qu'on rencontre souvent dans la Bible, une bonne douzaine de fois. Dans la seule généalogie de Jésus, on voit que deux de ses ancêtres le portent (Luc 3, 24 et 30). Le plus célèbre des Joseph est l'enfant de Rachel, l'un des douze fils de Jacob (cf. Gn 32, 29). Préféré de son père, Joseph est jalousé et maltraité par ses frères. Son histoire qui nous emmène en Egypte est longuement racontée dans les chapitres 37 à 50 de la Genèse. Ce nom de Joseph vient d'une racine hébraïque qui signifie ajouter, augmenter, faire grandir. A sa naissance, Rachel chante : « Dieu a enlevé ma honte ». Elle appelle son fils Joseph en s'écriant : « Que Dieu m'ajoute un autre fils ! » (Gn 30, 23).
Sa mission de père
Ainsi la vocation de saint Joseph est déjà contenue dans son nom. Il va aider Jésus à grandir, l'accompagner dans son enfance et son adolescence, pour lui donner sa place au milieu des hommes, dans ce peuple béni et élu pour accueillir et offrir au monde le Sauveur, la Lumière des nations. Joseph est un simple artisan, ce qui suscite parfois des remarques méprisantes quand les gens parlent de Jésus : « N'est-il pas le fils du charpentier ? » (Mt 13, 55). Comment se fait-il qu'il accomplisse des miracles, qu'il parle avec tant de sagesse, une telle autorité ? A ceux qui réagissent ainsi, nous avons envie de dire : Oui, c'est le fils du charpentier, et vous feriez bien de le regarder plus attentivement, ce Joseph, « l'homme qui passe inaperçu », selon l'expression du pape François.Les gens disent volontiers que saint Joseph a appris à Jésus son métier. On les imagine tous deux dans l'atelier : un père attentif, un jeune qui questionne pour comprendre et progresser … Mais pourquoi dit-on presque toujours de Joseph qu'il était un grand silencieux ? C'est le titre de plusieurs livres : « Le silence de Joseph », « L'homme qui s'est tu » … Certes, il est impressionnant que l'Évangile ne rapporte pas un mot de lui, alors que nous connaissons plusieurs phrases de la Vierge Marie - notamment l'éblouissant Magnificat - mais je ne vois pas pourquoi Joseph n'aurait pas parlé à son fils comme le font tous les pères ! Qu'il ait été un homme plein de délicatesse veillant avec une grande attention sur Jésus, le jeune qui grandissait, posait ses questions, s'exprimait au milieu des siens, tout le monde l'accordera ! Mais, pour ma part, je suis convaincu que Joseph a parlé chaque jour à son fils, et sur tous les sujets.
Dans la vie à Nazareth
À la maison, Jésus a appris à prier, d'abord en regardant ses parents et en priant avec eux. Le sabbat, il allait avec Joseph à la synagogue. Tout père juif explique à son fils ce qui s'y passe, comment on prie ensemble … Et quand on voit, dans l'Evangile, Jésus se retirer ou sortir « le matin, bien avant le jour » pour prier (Mc 1, 35), on se dit qu'il suivait peut-être l'exemple de Joseph.Ce père s'adressait aux voisins, échangeait avec les autres artisans et commerçants de Nazareth, s'adressaient aux femmes et aux hommes du quartier, et Jésus était témoin de ces rencontres. Joseph parlait de l'argent, du travail, commentait certainement l'actualité sociale et politique, l'occupation romaine … Il donnait son appréciation sur des situations, des paroles, des personnes, des événements joyeux, douloureux ou scandaleux. Et Jésus depuis sa tendre enfance, écoutait et observait avec attention ce « juste », dans la vie quotidienne, à la maison, dans les réunions de famille, et dans la variété de ses relations. A mesure qu'il grandissait, il se mêlait à la conversation, interrogeait, donnait son opinion… On imagine à quel point Marie et Joseph devaient y être attentifs ! Et quand Jésus montait à Jérusalem avec ses parents, Joseph lui expliquait le sens de ce pèlerinage, l'histoire des patriarches et des prophètes … Il lui faisait découvrir les merveilles de la Ville sainte, lui racontait les miracles de Dieu en faveur de leur peuple, les grandes fêtes juives … Et Jésus écoutait avec bonheur, comprenant peu à peu ce que veut dire « être un fils d'Israël ».
En contemplant Jésus, remercier Joseph
C'est aux côtés de Joseph que Jésus est devenu lui-même un travailleur. Quand il dit : « Mon Père travaille toujours et moi aussi je travaille » (Jn 5, 17), il parle de son Père des cieux bien sûr, mais l'image de Joseph vient à l'esprit, puisque Jésus l'a vu travailler dès le premier jour. En lisant l'Évangile, nous pouvons imaginer tout ce que Jésus a reçu de ce père, sa force impressionnante quand il parle devant tout un peuple « suspendu à ses lèvres » (Luc 19, 48), une généreuse attention aux foules qu'il nourrit abondamment pour qu'elles ne défaillent pas sur le chemin (cf. Mc 8, 3), le ton juste quand il corrige les apôtres, cette autorité si simple pour appeler à lui le mendiant aveugle du bord de la route, alors que les autres voulaient le faire taire (cf. Mc 10, 42-45).Le plus émouvant peut-être, c'est de contempler Jésus quand il fait miséricorde. Un jour, il se trouve devant la femme adultère avec tous ces hommes qui parlent de sa lapidation. J'aimerais croiser le regard du Seigneur, sentir son cœur battre lorsqu'il voit cette femme et la situation dans laquelle on l'a mise. Il doit réagir vite, et on l'entend dire aux accusateurs : « Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre ». Une parole claire, dite doucement sans doute, mais avec quelle force ! Il se baisse pour ne pas voir ce qui se passe, écrit sur le sol, puis se relève et demande à la femme : « Femme, où sont-ils ? Personne ne t'a condamnée ? » Et d'ajouter : « Moi non plus je ne te condamne pas, va et ne pèche plus » (Jn 8, 7-11). Mais Jésus a dû être déçu : « Pourquoi sont-ils partis, ces malheureux ? Ils ont reconnu leurs péchés, c'est déjà beau. Mais s'ils étaient restés, j'aurais pu leur offrir aussi le pardon. Ils ont tant besoin… au moins autant qu'elle ! » Il est clair que c'est un passage central dans l'Évangile. Ce sont les mots du Messie bien sûr, mais en voyant Jésus rendre à la femme sa liberté et l'appeler à retrouver toute sa dignité, je ne peux pas m'empêcher de penser à l'homme plein de respect et de foi qu'il a si longtemps côtoyé. Jésus a certainement été marqué par l'amour et la tendresse de Joseph pour sa maman ; il a vu aussi comment il se laissait aimer par elle. Mais il a vite compris que toutes n'étaient pas aussi saintes que Marie, et il a remarqué le regard limpide de Joseph pour toutes les femmes que l'on croisait à Nazareth.
L'Évangile enseigne que Jésus est le « Verbe fait chair ». La chair, il l'a reçue de la Vierge Marie, et cette Parole a trouvé sa place au milieu des hommes, en bonne partie grâce à Joseph, « l'homme juste » qui a permis au Sauveur d'accomplir sa mission. Quand Jésus dit : « N'appelez personne sur la terre du nom de père » (Mt 19, 5), les pères comprennent qu'ils doivent remplir leur mission avec un cœur de pauvre. Tout ce qu'ils donnent à leurs enfants contribue à faire d'eux, le jour venu, les constructeurs d'un monde qui se renouvelle sans cesse et qu'il faudra quitter. La délicatesse et la force, sa droiture et son courage d'homme, Jésus a vu et appris tout cela du chêne aux côtés duquel il a grandi, comme une jeune pousse. Pas étonnant que Joseph ait été choisi pour être le saint patron de tous les pères de famille !
Voir en ligne : Philippe Barbarin
Philippe Barbarin : Le 25 juin 2020, il annonce son départ pour l'archidiocèse de Rennes, où il est aumônier de la maison-mère des Petites Sœurs des pauvres à Saint-Pern, en Ille-et-Vilaine. Il donne des cours « sur l'Église » à des séminaristes, indiquant : « Enseigner la foi, ça me plaît ». (Source wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Barbarin)
via Communauté pastorale du Littoral Ouest https://ift.tt/3d903GF
0 notes
Text
Quitter l'Eglise Catholique épisode 4 : se libérer de la croyance de la virginité perpétuelle
C'est l'épisode le moins facile à écrire mais aussi le plus important. Car c'est dans ce détail intime que réside ma détermination la plus forte de quitter l'Église Catholique Romaine.
Quand tu es Catholique, tu dois croire à la virginité perpétuelle de Marie. Ce n'est pas seulement qu'elle était vierge au moment de la conception de Jésus mais elle l'est restée et n'a eu aucune relation sexuelle avec Joseph, jamais, le mot utilisé pour dire "les frères de Jésus dans le texte biblique est à comprendre au sens de "cousins", blablabla.
J'ai eu cette conversation un nombre incalculable de fois donc je sais ce que tu as envie de me répondre.
"Ce n'est pas dans le Credo donc on est pas obligés d'y croire"
Oui, certes. MAIS si tu dois désigner Marie, tu vas utiliser quoi comme expression ? "La Vierge".
Ceci est l'image utilisée par la page Facebook officielle des Journées Mondiales de la Jeunesse pour marquer la St Joseph le 19 mars 2021.
Donc même si techniquement ce n'est pas dans le Credo, dans les faits Marie est vue comme perpétuellement vierge. Et c'est d'ailleurs très difficile d'utiliser un autre terme quand tu fréquentes l'Eglise Catholique tellement il est utilisé tout le temps.
C'est d'ailleurs pour ça que j'aime autant une chanson de Noël d'Anne Sylvestre qui commence par "Bonjour Madame Marie, que voici un bel enfant" car elle parle à Marie de la manière qui devrait être la nôtre, avec respect mais en vérité (ce n'est pas Mademoiselle Marie 😉😉).
Bon à la limite, ok, pourquoi pas la meilleure des femmes, celle que Dieu a choisi, c'est une meuf qui couche jamais avec son mari. Mais le gros problème c'est que c'est précisément cette meuf qui est donnée comme modèle, et le modèle unique, aux jeunes-femmes quand elles se marient. Non mais franchement c'est à se frapper la tête par terre. D'un côté on te dit que le mariage est nul s'il n'est pas consommé et de l'autre on te dit que le modèle, que la seule femme respectable sur cette Terre, celle qui va protéger ton mariage, c'est une meuf qui n'a jamais couché avec son mari.
Tous les prêtres à qui j'ai parlé de cette injonction contradictoire ont tous nié le problème (sauf un). Et le problème c'est aussi que toute la jeune génération de prêtres, qui suit le mouvement conservateur à l'oeuvre dans l'Église, croit en cette virginité perpétuelle.
Quelques mois après ce fameux Pelé des Mères où un prédicateur nous avait conseillé de choisir un modèle biblique, je l'ai croisé dans une journée de formation aux Equipes Notre-Dame. On était dans la file d'attente pour manger donc j'en ai profité pour lui demander un exemple de femme désirante biblique pour m'inspirer.
"Ah ben il faudrait s'inspirer de Marie"
"Mais je croyais qu'elle n'avait jamais eu de relations sexuelles avec Joseph ???"
"Non elle n'en a pas eu, mais leur couple peut quand même vous aider dans votre questionnement"
Et là tu vois j'ai su que c'était pas un hasard si le topo qu'il venait de faire sur la sexualité dans le couple puait la culture du viol...
Parce que mon problème avec la virginité perpétuelle de Marie est très intime.
Parce que grâce à la merveilleuse éducation puritaine que j'ai reçue, éducation enracinée dans les enseignements de l'Église Catholique Romaine, le modèle ultime, le seul, l'unique c'est La Vierge. Une femme ne doit pas consentir au rapport sexuel avec son conjoint, ma mère me l'a dit et répété (et elle continue à le faire à chaque vague #metoo sans comprendre pourquoi je m'étouffe à chaque putain de fois).
Et que je le vois concrètement, dans mon corps, depuis ma première grossesse. Depuis ma première grossesse, j'ai ressenti seulement 2 orgasmes avec mon conjoint. Comme nous avons des relations sexuelles depuis le début de notre relation, je sais que ce n'était pas pareil au début où j'en avais beaucoup plus souvent...
D'ailleurs en fait ce n'est pas que je n'ai pas d'orgasmes, après des milliers de lectures et trois consultations désastreuses chez une sexologue (qui après m'avoir dit que c'était entièrement ma faute, m'a conseillé de me forcer, bien contente d'avoir payé 70€ la consultation de culture du viol) j'ai découvert qu'en fait je ne m'autorise pas à ressentir mes orgasmes.
Pourquoi ? Mais pour pouvoir être mère et vierge à la fois bien sûr ! Pour incarner cette Marie complètement fantasmée par le clergé catholique.
J'ai eu deux fois une apparition de symptômes très forts lors de conversations sur la virginité perpétuelle de Marie qui font que je sais que c'est dans cette croyance que se noue tout le merdier contre lequel je me bats en thérapie.
Depuis donc 3 ans, quand j'ai mis des mots là-dessus et que j'ai relié cette croyance débile à mes symptômes, que j'ai prié Marie simplement en lui demandant son aide pour être une femme désirante comme elle car je ne crois pas à sa virginité perpétuelle (non mais parce que je m'interdisais de lui demander son intercession pour ça car je croyais qu'elle ne pourrait pas me comprendre et m'aider 🙄) pif paf pouf miracle mes insomnies chroniques ont disparu !!! (d'autres symptômes sont apparus car ma vie serait trop facile sinon).
Ce qui continue à me faire vriller quand j'y pense, c'est qu'en m'empêchant de ressentir mes orgasmes, ben au final je ne me donne pas vraiment à mon conjoint. Soit ben justement le but spirituel de notre relation l'un à l'autre, ce qui est censé être le pilier de notre mariage, faire tenir notre couple. C'est tellement n'importe quoi ce concept de virginité perpétuelle que ça va à l'encontre même de notre marche vers la sainteté. C'est vraiment une catastrophe de A à Z.
Donc ben écoutez je me soigne sur ce plan là, enfin j'essaye, avec l'aide de ma psychologue et de 💙 Marie 💙 (on a des tas de discussions à rattraper toutes les deux) mais vu l'obsession du clergé catholique romain pour ce concept tout pourri ben je vais aller vivre ma vie spirituelle de femme désirante ailleurs.
1 note
·
View note